Résumé de la 93e partie n Victoria savait qu'elle serait démasquée mais refuse de se confesser à Richard Baker. Elle préfère Pauncefoot Jones … Je traduirai à mesure, dit Richard. Et il commença : — Approchez-vous et préparezvous à admirer les merveilles du monde depuis la plus haute antiquité jusqu'à nos jours ! Victoria avait sous les yeux l'image, grossièrement peinturlurée, de noirs occupés à la récolte du coton. — La vie en Amérique, dit Richard, traduisant toujours. La vue changea. — L'épouse du grand Shah du monde occidental... C'était l'impératrice Eugénie caressant ses longues boucles de ses doigts fuselés. Suivirent, annoncées de façon tout aussi pittoresque, d'autres images non moins imprévues : la tour Eiffel, le Princce Albert, Disraëli, les fjords norvégiens et, pour finir, des patineurs à Interlaken. — Nous vous avons montré les choses les plus merveilleuses du monde, dit Richard achevant sa traduction. Puisse votre générosité n'être pas indigne de ce spectacle incomparable dans lequel tout était sincère et véridique ! Victoria se leva. — Stupéfiant ! déclara-t-elle, ravie. Jamais, je n'aurais cru ça ! Richard récompensa largement les Arabes, échangea avec eux de longues formules de politesse, puis les deux hommes, l'ayant remercié une fois encore reprirent leur route. — Où vont-ils ? demanda Victoria reprenant place dans la voiture. — Partout, répondit Richard. Je les ai rencontrés pour la première fois en Transjordanie. Ils venaient de la mer Morte et se rendaient à Ammam. Actuellement, ils se dirigent vers Kerbela. ils prennent des pistes peu fréquentées afin de visiter les villages les plus reculés. — Ils doivent bien, de temps en temps, rencontrer quelqu'un qui leur fait faire un bout de chemin en voiture ? — Vous raisonnez en Européenne, dit Richard en riant. Ils ne sont pas pressés. Ici, le temps ne signifie rien... — On me l'a déjà dit, mais c'est une chose que je n'arrive pas à comprendre ! — Les Arabes, eux ne comprennent pas notre hâte perpétuelle, notre impatience d'en avoir tout de suite fini, et ils trouvent très mal polie l'habitude que nous avons d'en venir tout de suite au fait. Ils préfèrent une heure de bavardages préliminaires..., ou même le silence. — Si on prenait ce genre-là dans les bureaux de Londres, on en perdrait du temps ! — Peut-être... Mais nous revenons à notre point de départ : le temps, qu'est-ce que c'est ? Et «perdre du temps», qu'est-ce que ça veut dire ? Victoria médita là-dessus pendant un bon moment. Richard se retournant encore, l'arracha à ses spéculations. — Nous n'allons pas tarder à voir le Ziggurat. En attendant, regardez sur la gauche... Vous voyez, là-bas ? — Qu'est-ce que c'est ?... Des nuages ? — Non, les montagnes du Kourdistan... Des sommets couverts de neige... On ne les aperçoit que par temps très clair. (à suivre...)