Travail n Avec 1 011 constructions insalubres et précaires démolies autour du Vieux Constantine et 2 481 familles relogées, l'année 2010 aura préparé le terrain aux grandes projections futuristes décidées pour la wilaya par les plus hautes autorités de l'Etat. Environ 150 hectares situés en plein cœur de Constantine, envahis anarchiquement par des constructions de fortune, viennent d'être récupérés dans le cadre d'une intense campagne de remise en ordre du centre historique et de sa proximité qui étouffaient sous le poids des incohérences des politiques urbanistiques héritées du colonialisme. Cette vaste poche urbaine sera réinvestie non seulement pour abriter diverses infrastructures nécessaires au quotidien des citoyens, mais surtout pour étoffer une ville dont la vocation régionale est à réinventer. L'élimination durant l'année 2010 d'au moins 367 constructions insalubres au quartier Rahmani-Achour (ex-Bardo) a longtemps défrayé la chronique. Les Constantinois qui vivaient pour la première fois cette expérience, n'arrivaient pas à décoder les tenants et les aboutissants de cette mesure dont l'audace devait, sans aucun doute, briser une longue léthargie qui passait pour être une fatalité, en s'attaquant, quelquefois, à des intérêts considérables. L'on considérait, sur le Vieux Rocher, que certains «lobbies» avaient réussi à faire admettre que toucher à tel ou tel aspect physique de la ville constitue une «hérésie», y compris quand il s'agit d'un hideux bidonville, comme ce fut le cas pour le Bardo que l'on a tenté de faire passer pour un pan du patrimoine local à préserver, histoire de pérenniser un immobilisme anachronique sous le couvert de «conservatisme bon teint», soutiennent les anciens de la ville. La démolition des centaines de constructions de fortune qui enlaidissaient le pittoresque quartier de Bardo et sa proche périphérie, à l'instar du quartier Benzouid appelé communément Djenane Tchina et l'avenue de Roumanie où persistait l'immense bidonville Boudiaf avec ses 228 baraquements ne s'est pas faite sans imperfections. Ainsi, et pour éviter toute possibilité d'un «retour au point zéro», les pouvoirs locaux ont décidé de marquer un temps d'arrêt pour redonner du tonus à l'opération «zéro favela», préalable au plan de mise à niveau urbaine de toute la wilaya de Constantine. Aérer le tissu débarrassé de ces plaies qui défiguraient la cité s'est révélé indispensable mais le «mieux» réside dans les perspectives que ces mesures ouvrent pour l'avenir : faire de l'antique Cirta une cité en tous points moderne. L'évacuation massive durant l'année 2010 de nombreuses familles occupant des habitations précaires n'a pas manqué de générer des difficultés liées aux conditions de vie que les familles concernées tentent tant bien que mal de gérer.