Le nombre dérisoire de galeries d'art en Algérie en comparaison avec les pays voisins est jugé honteux, a affirmé, hier, lundi, le plasticien Noureddine Chegrane lors d'une conférence-débat. Au cours de cette conférence consacrée à la situation des arts plastiques et des artistes peintres en Algérie et organisée par l'établissement «Arts et Culture», le plasticien a estimé le nombre de galeries d'art à une trentaine à travers l'ensemble du pays. «Ce nombre est honteux par rapport à ce qui se fait ailleurs, y compris dans les pays voisins», a déploré cet artiste disciple d'Issiakhem et passionné du signe. Pour Chegrane, il est nécessaire de multiplier les espaces d'exposition pour permettre aux artistes peintres de présenter leurs œuvres au large public. La multiplication des galeries contribuera à faire revivre la scène culturelle de même qu'elle permettra de pérenniser les rendez-vous artistiques, estime l'artiste. Selon lui, l'insuffisance des espaces d'exposition, principalement les galeries d'arts, affecte grandement la création artistique et n'encourage pas une concurrence «saine» et «loyale» entre artistes. Evoquant le statut particulier de l'artiste, le plasticien considère qu'il doit répondre aux spécificités de l'artiste et qu'il ne doit pas se limiter seulement aux considérations matérielles, a-t-il considéré. La crainte de cet artiste, ainsi qu'il l'a exprimée, est de voir le milieu artistique parasité par des personnes étrangères à l'art, mais simplement intéressées par les avantages matériels et autres privilèges que confère l'art. Pour le peintre, «un artiste ne prend jamais sa retraite, tant que l'inspiration est présente». Aussi, pour mettre les artistes à l'abri des aléas de la vie, préconise-t-il un fonds d'aide à la création et un cadre général adéquat répondant à leurs préoccupations.