Violence n Des nomades arabes armés de la tribu des Misseriya ont attaqué un convoi de sudistes à la frontière Nord-Sud, faisant 10 morts et 18 blessés parmi les civils, a indiqué aujourd'hui, mardi, le ministre sud-soudanais de l'Intérieur. «Un convoi de personnes rentrant du Nord au Sud-Soudan est tombé dans une embuscade tendue, hier soir, par des Misseriya armés, a déclaré, lors d'une conférence de presse à Juba, Gier Chuang. L'attaque est survenue à la frontière du Kordofan-Sud (nord) et du Nord de la région de Bahr al-Ghazal (sud), a précisé ce responsable. «Le convoi était formé de 30 autobus et 7 camions. Les camions ont été pillés et les autobus sont retournés vers le Nord». «Les assaillants circulaient dans environ six ou sept véhicules et étaient armés», a-t-il souligné. «Les Misseriya appartiennent à un Etat et cet Etat doit être responsable pour eux», a affirmé le ministre. Les Misseriya avaient combattu pendant la guerre civile Nord-Sud, auprès du gouvernement de Khartoum dans des milices nommées Murahilins (les voyageurs), puis dans des unités paramilitaires baptisées Défense populaire. Les autorités sudistes accusent le gouvernement de Khartoum d'utiliser à nouveau les Misseriya afin de déstabiliser le Sud-Soudan. «Le Sud est sur le point de réussir l'objectif pour lequel il s'est battu pendant des années», a déclaré M. Chuang, précisant que la situation sécuritaire dans le reste du Sud-Soudan était «calme». Des affrontements depuis vendredi entre les tribus rivales sudiste Dinka Ngok et arabe Misseriya dans la région contestée d'Abyei, une enclave située à la frontière Nord-Sud, ont fait au moins 33 morts. Lutte pour l'accès à l'eau, rivalité historique entre tribus, radicalisation des esprits : Abyei a tous les ingrédients d'un cocktail explosif. La région est habitée principalement par les Dinka Ngok, mais elle est traversée chaque année par les Misseriya dans leur migration vers le Sud-Soudan en quête de pâturage. Mais si à l'issue du référendum, qui s'achève le 15 janvier, le Sud fait sécession, les Misseriya craignent de ne plus avoir accès à Abyei, l'une de leurs «portes d'entrée» vers la région. Un référendum sur le rattachement d'Abyei au Nord ou au Sud devait également avoir lieu dimanche, mais il a été repoussé sine die en raison d'un différend sur le droit de vote des électeurs. Soulignant, par ailleurs, que la commission chargée de l'organisation du référendum d'indépendance du Sud-Soudan a annoncé, ce matin, la prolongation d'une heure par jour l'ouverture des bureaux de vote afin de répondre à la forte participation. «La participation est très forte à travers le Sud, mais nous n'avons pas de pourcentage précis», a déclaré le vice-président de la commission référendaire. De longues files d'attente étaient observées devant les bureaux de vote, au troisième jour du référendum d'indépendance du Sud-Soudan qui devrait mener à la création d'un nouveau pays au cœur du continent africain. Les Sud-Soudanais auront jusqu'à samedi pour se prononcer sur le maintien de l'unité avec le reste du Soudan ou la séparation.