Tradition n La campagne oléicole constitue une opportunité pour réunir tous les membres de la famille et renouer avec l'un des symboles les plus vivaces du patrimoine ancestral de la région, représenté par la fête du Nouvel An amazigh, Yennayer. Cette double célébration de l'olive et de Yennayer est encore très vivace dans les bassins oléicoles de la wilaya, à l'instar de Béni Amrane, Chaâbat Al-Ameur, Souk El-Had et Afir, où les préparatifs pour accueillir Yennayer sont entamés avant le jour «J», par l'invitation de tous les membres de la famille disséminés aux quatre coins du pays à rejoindre la «grande maison». Pour la tante Djedjiga, une femme de la vieille génération de Béni Amrane, Yennayer rappelle un legs ancestral que la campagne oléicole rend encore plus présent. «Il est bien triste que la génération actuelle accorde peu d'intérêt à cette symbolique si forte», déplore-t-elle. Cette double fête (Yennayer et l'olivier) «est pour nous une raison de plus d'être fiers de nos racines et de note identité millénaire, tout en nous inspirant détermination et courage dans la campagne oléicole qui bat son plein», estime, pour sa part, Hadj Amar du bassin oléicole de Chaâbat Al-Ameur. L'aspect attractif de cette célébration est représenté, sans conteste, par les multiples plats qui intégreront obligatoirement le fruit de saison, soit l'olive ou l'huile d'olive, en plus d'autres pâtisseries traditionnelles au miel pur. Le dîner de Yennayer est généralement le même dans tous les foyers, indépendamment des moyens et ressources de chacun d'eux. Il est agrémenté avec plus ou moins d'ingrédients, selon de vieux agriculteurs de la région de Béni Amrane, qui notent que le plat familial par excellence à cette occasion est un couscous garni d'un poulet élevé de préférence dans la ferme du village. Quant aux familles aisées de la région, elles profitent de l'occasion pour garnir leur table de 7 plats traditionnels, censés «attirer les forces de l'abondance et du bonheur en cette nouvelle année amazighe. Les mères de famille et les jeunes filles de la région perpétuent la tradition de s'enduire les mains de henné, tout en veillant à en mettre sur les petites menottes des nouveau-nés de la famille, en plus de l'achat de robes kabyles qu'elles mettront à l'occasion. Pour que la communion soit totale, il est impératif, selon certains, que tous les membres de la famille soient rassemblés le temps d'assister leurs ascendants dans la collecte des olives. A noter que la commune de Béni Amrane abrite annuellement un festival national pour marquer cette double célébration de l'olive et de Yennayer.