Début n Il était environ 10h quand les premiers passagers du vol AH 1045 prévu à 12h 15 à destination d'Alger ont commencé à se présenter devant le guichet d'Air Algérie à l'aéroport de Toulouse pour enregistrer leurs bagages. A priori, tout va bien. Le départ devra avoir lieu à temps. «Il se peut qu'il y ait un petit retard de 15 minutes», rectifie un peu plus tard le préposé au guichet. Le temps passe. Il est à présent 11h 20 et l'avion en provenance d'Alger n'arrive toujours pas. Toutefois, les passagers du vol AH 1045, confortablement installés dans la salle d'embarquement numéro 42, ne le savent pas encore pour la plupart. Ils attendent patiemment. Les hôtesses sont déjà là, au même titre que les responsables d'Air Algérie, dont le chef d'escale et la déléguée régionale. Il ne reste plus qu'à entamer les formalités d'embarquement. Mais celles-ci tardent, alors que l'heure de départ approche. Aux environs de midi, un avion d'Air Algérie atterrit sur le tarmac de l'aéroport toulousain. Renseignement pris, c'est celui qui devait être là à 11h 15 et assurer, une heure plus tard, le vol AH 1045. Les passagers en déduisent rapidement qu'ils ne décolleront pas à l'heure prévue. «Nous sommes habitués aux retards !», fait remarquer avec un large sourire un homme d'une soixante d'années à sa femme. A cet instant, il n'imaginait pas, tout comme les autres voyageurs, que le vol allait être retardé de quelque 10 heures. Et même si l'heure du décollage approche à grands pas, l'on ne s'impatiente et l'on ne s'inquiète pas outre mesure. Pourtant, rien d'officiel n'a été communiqué jusqu'ici. Ce n'est qu'à 12h 25 qu'une voix masculine annonce «un retard», tout en promettant de plus amples informations «au plus tard à 12h 45». Cependant, à l'heure indiquée, aucun responsable d'Air Algérie n'est là pour fournir les renseignements promis. L'inquiétude et l'énervement commencent à gagner les passagers. Certains ne vont d'ailleurs pas tarder à aller demander des explications aux préposées au guichet numéro 42. Mais celles-ci leur disent, tout comme eux, ignorer ce qu'il en est. Et pour cause, ce sont des employées d'Air France et ne sont là que pour accomplir les formalités d'embarquement. Finalement, le chef d'escale et la déléguée régionale d'Air Algérie finissent par réapparaître aux environs de 14h 15. Sollicités de toutes parts, ils révèlent enfin l'existence d'un problème sérieux sur l'avion et que, de ce fait, le décollage ne se fera pas dans l'immédiat. Là, les esprits commencent à s'échauffer. «Ce n'est pas juste, madame», lance un sexagénaire à la déléguée générale. «Nous ne voyageons pas gratuitement, vous savez !», ajoute sa femme, qui a du mal à contenir sa colère. «C'est toujours la même histoire avec vous», fulmine un autre couple. Pour calmer un tant soit peu ses interlocuteurs, la responsable d'Air Algérie déclare en arabe dialectal : «Chouiya rouh wataniya (Faites preuve d'un peu de patriotisme)» !