Colère n Les plus patients parmi les passagers du vol AH1045 commencent à s'impatienter. Il y a de quoi ! Après plus de 4 heures d'attente, on leur apprend subitement qu'ils devront attendre encore. «Trop, c'est trop !», tonnent-ils à l'unisson. L'atmosphère devient irrespirable dans la salle d'embarquement. Conscientes de cela, les préposées au guichet numéro 42 proposent à ceux qui le souhaitent de les accompagner à l'extérieur, afin de fumer une cigarette, boire un café ou prendre l'air tout simplement. Un groupe d'une dizaine de personnes se forme très rapidement. Guidé par l'une des deux hôtesses, il se dirige vers la porte de sortie. Après quelque 5 minutes de marche, il arrive devant la police des frontières. L'hôtesse avance vers le policier en service et lui explique la situation. Ce dernier contacte son supérieur sur le champ. Après quoi, les passagers sont autorisés à sortir. «Mais il faudra être dans la salle d'embarquement dans deux heures», leur rappelle leur accompagnatrice avant de faire demi-tour. C'est qu'on lui a dit que l'avion de «secours» allait atterrir à 17h 15. Au fil du temps, ceux qui ont décidé de rester dans la salle d'embarquement commencent à regretter leur choix. Ils ont l'impression que le temps ne passe pas. De temps à autre, notre fameux «cheikh», qui n'arrête pas de parler arrive tout de même à leur arracher un sourire et leur faire oublier un tant soit peu leur mésaventure. Aux environs de 16h 40, le chef d'escale et la déléguée régionale d'Air Algérie retrouvent les passagers qui viennent presque machinalement vers eux et, sans introduction aucune, ils les pressent de questions : «Allons-nous partir ?» ; «Quand allons-nous décoller ?» ; «L'avion qui va nous emmener à Alger a-t-il décollé de Marseille ou pas encore ?»... Les deux responsables de la compagnie nationale tentent de calmer leurs interlocuteurs en leur assurant qu'ils rentreront bel et bien à Alger. «Mais est-ce qu'on va réellement décoller à 18h ?», leur demande alors une jeune fille. «Pas à 18h exactement, mais pas loin», répond le chef d'escale avec un large sourire. De plus en plus fatigués, les infortunés voyageurs regagnent leurs sièges tout en priant que l'avion de «secours» arrive le plus tôt possible. Ils ne tardent pas à être rejoints par les deux responsables d'Air Algérie. «Je suis épuisée moi aussi, j'ai rejoint à la hâte mon poste de travail ce matin à cause de cette panne et d'un autre problème survenu auparavant», dit la déléguée régionale avant de s'asseoir sur l'un des bancs de la salle d'embarquement. Il est 17h 15 et l'avion promis n'est toujours pas là. La déléguée régionale d'Air Algérie prend son iPhone et compose un numéro. «L'avion est à Marseille, il va décoller dans une dizaine de minutes, il arrivera ici dans une demi-heure ou trois quarts d'heure», révèle-t-elle à l'issue de la conversation téléphonique qu'elle a engagée. Les deux femmes qui sont venues entre-temps lui demander des nouvelles sont soulagées. L'une d'elles, originaire de Médéa, l'est d'autant plus qu'elle a eu la promesse d'être prise en charge par la compagnie nationale à son arrivée à Alger…