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Ainsi va la vie
Le parfum de la rose (2e partie)
Publié dans Info Soir le 17 - 01 - 2011

Résumé de la 1re partie n Tahar, le mari de Souad, qui a le double de son âge, est pressé de voir sa jeune femme enceinte, mais la grossesse de celle-ci tarde.
Il est sorti. Elle a vu sortir la grosse voiture du garage, et avant de sortir, il s'est retourné. Il l'a vue à la fenêtre et il lui a fait signe de la main.
«C'est ça, a-t-elle murmuré, va-t-en !»
Elle soupire. Tout à l'heure, quand il rentrera ce sera pour lui demander :
«Alors, tu ne les a pas ?»
Ce qu'il ne voudrait pas qu'elle ait, c'est son cycle, ses règles. Si elle ne les a pas, c'est qu'elle est enceinte, et il sera content. Si, en revanche, elle les a, c'est qu'elle ne l'est pas. Alors, il piquera une colère et s'écriera :
«Quand donc vas-tu tomber enceinte, toi ?»
Et comme à chaque fois, il lui fera des reproches :
«Si j'ai répudié mes autres femmes, c'est parce qu'elles ne me donnaient pas d'enfant !»
Il pourrait même, comme il l'a fait une fois, la menacer :
— toi aussi, tu pourras suivre leur voie !
Pourtant Si Tahar dit l'aimer ; contrairement à elle ! Et si elle a accepté d'épouser un homme qui a l'âge de son père, c'est avant tout par désespoir, pour fuir une famille pauvre qui vit à l'étroit, qui l'enferme entre quatre murs et ne lui donne aucune perspective d'avenir. Quand Tahar a envoyé une marieuse pour demander sa main et proposer une dot importante pour l'épouser, elle n'a pas hésité à dire oui. «j'accepte», a-t-elle dit à son père.
Elle a tout de suite compris que son époux voulait avant tout un enfant, un fils si possible, et qu'il a répudié plusieurs femmes qui ne parvenaient pas à lui en donner un. Elle est jeune et en bonne santé, et elle croyait ne pas tarder à répondre au désir de son époux. Mais hélas, plusieurs mois après le mariage, elle a toujours son cycle menstruel !
Elle frémit. elle vient de sentir quelque chose couler. elle vérifie et elle éclate en larmes : elle vient d'avoir ses règles !
«Mon Dieu ! il va me gronder !»
Elle va se désoler toute la journée, essayant encore de trouver un stratagème pour calmer la colère de Si Tahar.
«Qu'est-ce que je vais lui raconter ?»
Elle prépare des beignets que son mari aime particulièrement. dès qu'il revient, elle l'accueille avec un large sourire.
— devine ce que je t'ai préparé ?
— Il hume l'air.
— du café…
— oui, mais autre chose aussi !
Il hume de nouveau l'air.
— je ne vois pas…
— des beignets !
Il sourit.
— ça, c'est bien… mais dis-moi, tu ne les as pas ?
— si, dit-elle timidement.
— tes beignets, je n'en veux pas, ce que je veux, c'est un fils ! (à suivre...)


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