Résumé de la 2e partie n Tahar attend avec impatience que sa jeune femme tombe enceinte, mais hélas, elle vient d'avoir son cycle menstruel. Il est furieux. La jeune femme jette un coup d'œil par le balcon et soupire : ce jardin, cette maison, cette belle et vaste propriété pourraient être à elle… Officiellement, elle les partage avec l'homme qu'elle vient d'épouser, depuis trois mois mais elle sait que rien n'est certain, rien n'est encore définitivement acquis. «Tout cela sera à toi, a dit son époux, mais à condition que tu me donnes un enfant, que tu ne me déçoives pas comme les autres ! Les «autres», ce sont les quatre ou cinq femmes qu'il a épousées avant elle et qu'il a répudiées parce qu'elles ne lui ont pas donné d'enfants ! Si Tahar, c'est le nom de son époux qui a, à présent, l'âge de son père mais elle a accepté de l'épouser parce qu'il est très riche. Un jour, une de ses grandes tantes est venue trouver sa mère et lui a dit qu'un homme très riche mais âgé cherche à se marier. «Il veut une femme jeune et vigoureuse pour lui donner des enfants. Elle vivra dans une grande maison et aura tout ce qu'elle voudra : tout ce qu'il demande, c'est qu'elle lui donne des enfants !» Elle a réfléchi à la proposition : elle a vingt-quatre ans et l'homme soixante, elle est pauvre et il est riche… Et surtout, arrivée à l'âge de se marier, elle n'a pas encore eu de prétendants… parce que, justement, elle est pauvre et qu'elle n'a ni diplôme ni métier. Elle a donc accepté… Si Tahar s'est montré très affectueux avec elle, il l'a comblée de cadeaux, offert un magnifique voyage de noces à l'étranger… Une vie de rêves pour elle ! Mais aussitôt de retour à la maison, il lui a dit : «Souad, je veux un enfant !» Le premier mois, il a fermé les yeux en apprenant qu'elle a eu son cycle menstruel. Le deuxième, il lui a fait des reproches et le troisième, il s'est exclamé : — Tu ne vas pas me jouer le même tour que les autres ! — Non, a-t-elle dit effrayée. — Alors, annonce-moi vite la bonne nouvelle d'une grossesse ! C'est une menace à peine voilée. Aujourd'hui, trois mois après le mariage, elle se pose des questions. Cet homme qui a déjà épousé plusieurs femmes est peut-être stérile, autrement, l'une de ses femmes, au moins, lui aurait donné un enfant ! Elle n'ose pas lui demander s'il a déjà consulté un médecin, elle voudrait surtout savoir si les femmes qu'il a répudiées se sont remariées et ont eu des enfants. «Donne-moi un enfant !», se contente de dire Si Tahar comme si cela ne dépendait que d'elle ! Des enfants, elle en aperçoit dans le jardin : une petite fille et un petit garçon qui jouent, assis par terre. Ce sont les enfants du gardien qui vit, avec sa famille, dans une petite maison aménagée au bout du jardin. C'est un parent éloigné de Si Tahar, qui est à son service depuis plus de vingt ans. Sa femme fait le ménage et son fils aîné s'occupe du jardin. Cet homme et sa femme doivent bien connaître le passé de son époux. Et si elle se rapprochait de la femme du gardien pour l'interroger ! Elle pourrait lui apprendre des choses sur Tahar, elle pourrait peut-être l'aider à trouver une solution à son problème. Concevoir un enfant, donner un enfant à son mari : voilà la préoccupation de Souad… (à suivre...)