Le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, a déclaré, hier, samedi, qu'il ne voulait pas «déranger» le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, aux prises avec un mouvement de contestation, violemment réprimé, provoquant une levée de boucliers de l'opposition italienne. «Je ne l'ai pas entendu. La situation évolue et, donc, je ne me permets pas de déranger qui que ce soit», a répondu, selon l'agence Ansa, le chef du gouvernement à des journalistes qui lui demandaient s'il avait des nouvelles du leader libyen, dont il est proche. «Nous sommes préoccupés par tout ce qui se passe dans toute la région», a-t-il ajouté. L'opposition a vivement réagi à ces propos. L'Italie et la Libye ont signé, en 2008, un traité d'amitié pour lutter contre l'immigration clandestine et resserrer des liens économiques déjà très forts et les visites de Kadhafi en Italie sont fréquentes. Angelo Bonelli, le président des Verts, a demandé, pour sa part, au gouvernement de «ne pas se transformer en béquille» du dirigent libyen, affirmant que l'Italie «ne peut pas continuer à soutenir un dictateur qui gouverne en violant systématiquement la charte des droits de l'homme et en refusant la démocratie à son peuple».