Résumé de la 2e partie n Alors que Louise fait son cours de psychologie, le recteur fait irruption dans la salle pour constater que Charlotte B. est absente... Voulez-vous interrompre le cours et m'accompagner dans mon bureau, s'il vous plaît. Vous pouvez nous être utile. Les parents sont affreusement inquiets. D'après eux, leur fille n'est pas du genre fugueur, et ils ont d'abord cru qu'elle avait passé la nuit avec ce garçon, Bertrand. Mais il dit l'avoir quittée en fin d'après-midi et que tout allait bien. En revanche, la jeune fille est sortie après dîner, en disant qu'elle avait rendez-vous pour une petite heure, et elle n'est pas rentrée depuis. Vous pourriez peut-être aider la police, si vous avez remarqué quelque chose. — Pourquoi moi ? Il y a d'autres professeurs. Elle ne suivait pas que mon cours ! — Vous êtes psychologue, ma chère Louise. Et chacun sait que vous étudiez soigneusement le comportement de vos élèves. Vous venez ?» Louise vient. Elle franchit la porte de l'amphi en même temps que Bertrand, le jeune homme à l'écharpe, et il s'efface pour la laisser passer, avec un pauvre petit sourire crispé. Dans le couloir, un policier en civil attend. D'ici la fin du jour ; tout sera dit, vérifié, avoué, irrémédiable. Bertrand est inquiet. Il parle au policier sans détours, devant le recteur et Louise, il précise l'heure de sa dernière rencontre avec Charlotte, ce qu'ils ont fait, ce qu'ils ont dit : «Quand on s'est quittés devant chez elle, il était question d'aller à la piscine le lendemain, donc hier. Elle n'est pas venue. Alors je suis allé voir chez elle. Ses parents m'ont dit qu'elle n'était pas rentrée de la nuit. Ils la croyaient avec moi. Ils n'étaient pas très contents, mais pas très inquiets non plus. Moi je l'étais. Charlotte n'a jamais voulu découcher. Ses parents savaient que nous sortions ensemble, et le reste, j'imagine ! Mais elle tient à ne pas les choquer. Je comprends très bien. D'ailleurs je vis avec ma mère, et nous n'avons pas la possibilité de nous isoler autrement que dans la journée.» Le policier note que Bertrand connaît Charlotte depuis un mois, il note qu'ils sont amoureux et il demande : «Une femme blonde, quarante ou cinquante ans, ça vous dit quelque chose dans l'entourage de Charlotte ? — Non. Je ne vois pas. Pourquoi ? — Un témoignage. Une voisine l'a vue sortir, avant-hier, vers vingt et une heures, heure confirmée par les parents. Elle l'a vue monter dans une voiture, marque indéterminée. Au volant une femme blonde. Très blonde, d'un certain âge, enfin quelqu'un de plus âgé qu'elle, en tout cas. La famille ignore totalement qui cela peut être. — Moi aussi. Ils ne me l'ont pas dit ! — Le témoignage n'a été fourni que ce matin, spontanément. Cette femme a vu la voiture de police devant chez les parents de la jeune fille. Et elle s'est présentée. Elle connaît Charlotte de vue. Son témoignage est d'ailleurs précieux, car elle a relevé le numéro de la voiture. C'est un hasard. Le numéro correspond à son numéro de téléphone, à un chiffre près... J'attends l'identification du propriétaire du véhicule dans quelques minutes, ça ne sera pas long.» Le policier se tourne vers Louise. «Vous êtes professeur ? Elle était à votre dernier cours ? C'était quand ?» Louise s'assoit. Visage transformé, grise, presque laide. Sa voix est dure : «Quel est le numéro de la voiture ?» Le policier étudie un instant la question, puis se décide. «Pourquoi ? Vous avez une idée précise ?» (A suivre...)