Résumé de la 4e partie n C'est la stupéfaction dans le bureau du recteur. Sans aucune pression de la police, Louise avoue l'assassinat de Charlotte. Vous reconnaissez la préméditation ? – Oui. – Vous l'avez emmenée dans ce bois pour la tuer, non pour discuter ? – Oui. – Une gamine de dix-sept ans ! – Je l'ai haïe autant qu'il est possible de haïr. C'était un soulagement. Je suppose que j'étais à bout. Je ne pouvais plus supporter les contraintes. Mon mari, dans son fauteuil, à vie, à vie, vous comprenez ? Et la mienne de vie ? Je suis jeune ! Seulement voilà, on n'abandonne pas un infirme, on ne divorce pas d'un infirme, surtout s'il est courageux, merveilleux, plein de qualités, et qu'il vous aime, et vous admire, et vous fait confiance ! ?a étouffe, vous comprenez ? Je ne suis pas faite pour le devoir, je m'en suis rendu compte très vite. Le jeu était insupportable. Bertrand était une autre vie. Un jour mon mari aurait accepté, nous en aurions parlé, je pouvais exister encore.» Le recteur est stupéfait, anéanti de dégoût. «Quand je pense qu'il y a un quart d'heure encore vous faisiez un cours de psychologie, tranquillement, devant un banc vide, avec ce garçon en face de vous ! Quelle sorte de monstre êtes-vous donc ? – Une femme. Je suis une femme, c'est tout. Jalouse à en crever, cernée, coincée, pas d'autre issue. Il serait revenu, j'aurais su le reprendre. J'en suis certaine. Cette histoire de numéro de voiture est insensée, et il a fallu ça !» Le remords n'a pas tué Louise. Elle a dit au juge quelque chose du genre : «En tuant cette fille, je compensais le malheur, un mari infirme, les années qui me séparaient de Bertrand. Elle m'avait remise en place, elle avait tout effacé, rien qu'en arrivant, avec ses dix-sept ans. Il fallait que j'accepte tout d'un seul coup : remisée, la vieille, occupe-toi de ton malade, fais tes cours, ne te mêle plus d'exister au milieu de nous. Elle ne me parlait pas, ne s'inquiétait pas de ma présence, elle écoutait mes cours, comme si je n'étais qu'une machine, et non une femme de chair à qui elle volait un amant. Elle me tuait lentement. J'étais en état de légitime défense.» Les jurés ont fait : «Oh !» Louise n'avait pas leur indulgence au départ, et elle ne la cherchait pas. Manifestement. Pas de remords. Elle refusait le remords. Elle est en prison à vie. A quarante-trois ans maintenant, elle a tout le temps de se regarder vieillir dans l'étroite petite glace de sa cellule, encastrée dans le mur, impossible à éviter. Qu'elle la brise, et elle trouvera toujours un miroir dans les yeux des autres femmes.