Le film Hors-la-loi, du cinéaste algérien Rachid Bouchareb, est à l'affiche du Festival du film nord-africain organisé actuellement par le Musée national de l'art africain de Washington. Membre de la prestigieuse institution culturelle américaine, Smithsonian, qui compte un vaste complexe de 19 musées dans la capitale fédérale, le Musée de l'art africain a sélectionné dans son programme le film algérien nominé aux Oscars 2011. Avant la projection du film algérien, prévue pour le 24 février, une table ronde ouverte au public sur le cinéma algérien s'est tenue dimanche à Washington. Ahmed Bedjaoui a présenté le parcours du cinéma algérien en soulignant que la guerre de libération avait été la première source d'inspiration des cinéastes algériens, qui, à partir de la fin des années 1970, ont commencé à s'intéresser aussi aux préoccupations sociales, en citant notamment le film Omar gatlato (1976) de Merzak Allouache, qui a été un tournant dans l'histoire du cinéma algérien. Abordant la dimension africaine du cinéma algérien, Ahmed Bedjaoui, également critique de cinéma, a souligné que ce dernier est intégré et a ses racines en Afrique, tout en rappelant que l'Algérie, qui a produit plusieurs films avec des pays africains, s'est toujours engagée à servir de moteur à la promotion de la culture africaine en citant en exemple les deux festivals panafricains de 1969 et de 2009, les deux seuls à avoir été organisés par un pays du continent. De son côté, l'acteur Danny Glover, coéquipier de Mel Gibson dans la série de films L'arme fatale et l'un des interprètes de L'Evadé d'Alcatraz et Witness, a rendu un vibrant hommage à la Guerre de libération de l'Algérie et au cinéma algérien, en citant notamment La bataille d'Alger. Il a indiqué que son premier contact avec l'Algérie s'était noué dans les années 1960, lors des débats avec des étudiants à l'université de San Francisco sur la guerre d'Algérie. Même hommage rendu par la réalisatrice et universitaire, Kathleen Cleaver, surtout connue pour avoir été l'une des dirigeantes du mouvement américain des Black Panthers dans les années 1960. La lutte armée pour l'indépendance de l'Algérie et les autres mouvements d'indépendance africains des années 1950 et 1960 avaient profondément influencé les Noirs américains impliqués dans la lutte pour les droits civiques à l'époque, tout en stimulant un nouvel essor de leur identification à l'Afrique.