L'ambassade des Etats-Unis d'Amérique a organisé hier, en son siège à Alger, une rencontre avec Johnnetta Betsch Cole, éminente anthropologue et directrice du Musée de l'art africain à Washington, invitée par le ministère de la Culture à assister au 2ème Festival panafricain. Lors de cette rencontre, Johnnetta Betsch Cole a déclaré : «Je suis très impressionnée par le soutien qu'apporte le gouvernement à l'Afrique et à ses cultures à travers l'organisation du Festival panafricain qui a permis de rassembler des milliers de participants avec un très grand budget. Cela consolide ma conviction de l'importance de la culture et de l'art au renforcement des relations diplomatique.» La directrice du Musée national de l'art africain, un musée qui fait partie de l'institution Smithsonian à Washington DC et spécialisé dans la culture et l'art africain, a confié qu'elle veut faire fructifier sa première visite en Algérie pour tisser des liens avec les représentants officiels de la culture et de l'art algériens, afin de revenir pour poser les premiers jalons d'une éventuelle coopération entre l'institut Smithsonian et l'Algérie. Elle confie à ce propos que «le nouveau directeur, Wayne Clough, est très intéressé par les projets de coopération entre les différents musées et, dans ce cas-ci, les musées algériens. Surtout, sur la question de la conservation des objets d'art. En Afrique, les objets d'art sont souvent abîmés par l'humidité et les insectes et j'aimerais pouvoir un jour offrir nos services et nos expertises dans ce domaine aux musées algériens». Par ailleurs, elle a exprimé son souhait d'organiser aux Etats-Unis des expositions d'artistes algériens. Elle a toutefois soulevé la difficulté d'organiser des expositions car cela demande, d'une part, beaucoup de planification, puisque le musée a déjà un programme tracé jusqu'en 20012, et, d'autre part, beaucoup de temps pour rassembler les fonds nécessaires au financement de ce genre de manifestation. Elle confiera que le budget pour organiser ce genre d'exposition oscille entre 1,5 et 2 millions de dollars américains. Il inclut le voyage de l'artiste et des œuvres ainsi que leurs assurances, l'installation de l'exposition et les différents déplacements à travers les Etats-Unis. Mme Cole a expliqué qu'il y avait trois sources principales de financement. La première partie provient de l'institut Smithsonian qui reçoit son financement du Congrès américain. La seconde partie provient du pays qui va présenter l'exposition. A cet effet, la directrice du musée contacte les responsables culturels officiels et des sponsors privés du pays exposant pour les impliquer et les sensibiliser à l'importance de soutenir financièrement ce genre d'expositions. Quant à la troisième partie du financement, elle provient du secteur privé, a l'instar de milieux d'affaires et des donateurs potentiels, que la directrice sollicite pour qu'ils contribuent également à l'organisation d'une telle manifestation. La Smithsonian Institution, fondée et gérée par le gouvernement américain, est une institution éducative et de recherche associée à un vaste complexe de 19 musées et à 7 centres de recherche, situés principalement à Washington et qui regroupent plus de 142 millions d'objets et de spécimens. L'institution partage ses trésors avec plus de 90 autres musées dans 23 Etats différents. A propos du pillage d'objets d'art et historiques qui se retrouvent parfois dans certains musées, elle affirme : «Au niveau des musées de l'institution Smithsonian, on respecte la convention de l'Unesco sur le sujet et il n'y a pas un seul objet exposé dont l'origine ne soit pas identifiée.» Native de Floride, Johnnetta Betsch Cole, entre dans l'histoire en 1987 en devenant la première femme afro-américaine à occuper le poste de présidente du Collège Spelman. Sa famille a longtemps fait partie des leaders de la communauté noire. A l'âge de 15 ans, elle entre à Fisk University. Elle a été nommée cette année directrice du Musée national de l'art africain à Washington. A propos de la mission de ce musée, elle a précisé : «Le cœur de notre mission n'est pas seulement de montrer au peuple américain les objets exposés dans notre musée, il s'agit surtout d'éduquer et d'initier les visiteurs à la beauté de l'art africain, et aussi à l'Afrique, à sa culture et à ses habitants. On voudrait que l'art africain soit admiré et respecté au même titre que l'art européen ou de n'importe quel pays dans le monde. L'art n'a pas seulement la mission de renforcer les liens diplomatiques mais doit être aussi utilisé à des fins d'enseignement et d'éducation.» S. A.