Peinture n Le centre des loisirs scientifiques, une institution rattachée à l'établissement Arts et Culture, abrite jusqu'au 5 mars une exposition collective. Celle-ci rassemble une quarantaine d'œuvres, toutes réalisées suivant des inspirations diverses et s'inscrivant chacune dans un imaginaire type et dégageant des sensibilités différentes. Elles se déclinent sous plusieurs techniques, notamment peinture à l'huile et technique mixte avec, précisons-le, l'utilisation de différentes matières et matériaux, à l'exemple de l'encre et de diverses peintures. La particularité de cette exposition : son organisation autour de la thématique du signe. Ainsi, chacune des créations exposées sur les cimaises de l'espace d'exposition s'emploie à mettre en valeur la richesse du signe ancestral présent d'une façon récurrente sur divers objets d'artisanat notamment la poterie et la tapisserie. C'est ainsi que Noureddine Chegrane donne un aperçu de ses dernières créations qui se caractérisent par des couleurs chaudes (ocre, rouge, orange) et illustrent, en un style empreint de poésie, une calligraphie gestuelle. Car pour cet artiste «le geste en peinture est important dans le trait». L'artiste, qui s'attache à l'étude des éléments les plus représentatifs de notre culture séculaire et de notre identité millénaire, nourrit, à travers ses œuvres qui sont des créations et non des reproductions ou des reconstitutions, l'attention et son intérêt de remettre à jour ces valeurs ancestrales et inaltérables et indémodables (et dans le temps et dans l'espace). Ces valeurs sont donc le signe et le symbole. Il perpétue, çà et là, dans chaque réalisation picturale, cette tradition, celle de l'aouchem – il s'agit d'un mouvement artistique dont l'artiste a fait partie. Un terreau dans lequel nombre d'artistes, à l'instar de Noureddine Chegrane, et qui continue jusqu'alors la création artistique algérienne. Pour sa part, Noureddine Hamouche, qui investit toute son inspiration dans ce terreau, qu'est la culture du signe et du symbole berbère, récupère ses motifs dans un esprit créatif. C'est ainsi qu'il innove et les recrée. En outre, il remplace le support classique, à savoir la toile, par des planches à laver, ces traditionnelles planches utilisées par les ménagères pour laver le linge, le tout est rehaussé de signes du terroir. Le signe se constitue comme l'élément constitutif de la création à travers laquelle se distingue chacun des artistes exposants, il est certes un sujet récurrent, mais il reste différent d'une peinture à l'autre, suivant la rhétorique esthétique ou l'imaginaire pictural de chacun. Madjid Guemroud, un autre adepte du signe, s'inspire du Tassili pour composer des œuvres. Il réalise sur la base de couleurs chaudes, une peinture en reprenant d'une manière imaginative les personnages qu'il a schématisés selon «une vision artistique moderne», tout en s'employant en conséquence à revisiter le signe et d'autres symboles anciens qu'il a fixés dans des œuvres très contemporaines. Lors de cette exposition, Smaïl Metmati a tenu à présenter au public des calligraphies en tifinagh. Quant à Ahmed Ben Youcef Stambouli, il a préféré faire une lecture plus contemporaine du signe et des symboles du Maghreb en y incluant des pictogrammes (dessins utilisés comme signes graphiques) composés à partir de personnages portant des vêtements traditionnels.