Couleurs n Une belle exposition de peinture se tient jusqu'au 15 avril au Musée des beaux-arts. Authentique de par son contenu et éclectique de par sa forme, l'exposition comprend des œuvres d'artistes de renom. Autant de styles que de genres (peinture sur toile, miniature, fusain et crayon) caractérisent les cimaises du Musée des beaux-arts. L'on peut citer parmi les artistes exposés, Baya Mahieddine. Son tableau, une gouache sur papier, a pour titre'Femme au palmier'. C'est une peinture en mouvement, rythmée par les couleurs et la vie qui s'en dégage. C'est un univers savoureux et plein d'entrain. Une autre gouache de Souhila Belbahar illustrant, tout en poésie, le raffinement des «quaâdate» des femmes citadines au début du siècle dernier. ‘Femmes au cimetière d'El-Kettar' est une autre peinture sur toile signée Abdelhalim Hemche. Les paysages sont également présents, verdoyants et abondants, prenants et pleins de lyrisme, à travers diverses représentations picturales, comme celle d'Azouaou Mammeri, l'un des précurseurs de la peinture contemporaine algérienne, et ayant pour titre ‘Village de Kabylie'. Un décor champêtre et une beauté pastorale. L'éclat et la finesse de la miniature algérienne sont montrés dans leur beauté à travers plusieurs œuvres, dont celles du grand maître du genre, Mohamed Racim, intitulées ‘L'Heure exquise' ou encore ‘Les terrasses de La Casbah', ou encore celles de Mohamed Temmam qui a mis en relief la richesse du patrimoine culturel algérien, sont autant de réalisations inspirées qui enrichissent la collection et confèrent à l'exposition beauté et diversité. Par ces peintures, notamment celles de Souhila Belbahar, le but est de montrer l'art, le savoir-faire et le savoir-vivre de l'Algérie d'antan. Outre l'imaginaire authentiquement algérien, l'exposition comprend également des peintures d'artistes européens, ceux qui ont fait un passage à l'école d'Alger. Réuni par l'ambition et le souci de « traduire la beauté des paysages de l'Algérie tout en rompant avec l'orientalisme caractérisant la peinture du siècle précédent», l'école d'Alger est un groupe de peintres et de poètes qui comptait parmi ses membres des artistes de renom, à l'exemple d'Etienne Bouchaud, de Charles Brouty, de Marcel Bouviolle, de Léon Cauvy et de Louis Ancillon.Ainsi, on peut découvrir dans cette exposition un tableau (l'huile sur toile) d'Henri Clamens, intitulé ‘Le café maure', une gouache colorée d'Augustin Ferrando ayant pour titre ‘Cavaliers oranais', une autre peinture à la gouache et à la plume de Leveneur intitulée ‘Marché traditionnel' et un dessin au crayon réalisé par Alfred d'Abrantès illustrant la beauté architecturale de la mosquée de Cherchell. l Tous ces objets et œuvres d'art ont pour objectif de conter l'art de vivre de l'Algérie d'antan, entre autres à travers des pièces traditionnelles, et ce, à l'instar de la fibule en or sertie d'émeraudes et de rubis, de la tasse en cuivre servant à la préparation du henné et rehaussée de calligraphie arabe et de motifs floraux ainsi que des costumes féminins finement brodés d'or. A noter que cette exposition est initiée par le Musée des beaux-arts en prélude au mois du patrimoine qui se tiendra, chaque année, du 18 avril au 18 mai. Sur ce, Yasmina Kada, responsable de la communication du musée, explique que «cette exposition est un prélude à la célébration du mois du patrimoine qui sera placé cette année sous le sceau de l'identité algérienne», et de préciser : «A travers la cinquantaine d'œuvres des artistes de l'école d'Alger qui appartiennent à la collection du musée et aussi aux nombreux objets prêtés bénévolement par des privés, le Musée des beaux-arts aspire à renouer avec nos repères identitaires.»«Il est très important de faire redécouvrir aux visiteurs algériens que l'art de vivre et la culture sont fortement présents dans le quotidien des Algériens depuis des siècles», poursuit-elle. Ainsi, les amateurs d 'art pourront découvrir des œuvres splendides de différents styles et genres tels que la peinture sur toile, à la gouache, au fusain et au crayon, la miniature et également la sculpture. C'est une exposition à voir, à ne pas rater. Elle s'étalera, pour rappel, jusqu'au 15 avril.