Résumé de la 1re partie n Malgré les mises en garde de sa sœur, Sébahi épouse Guinarou qui s'est transformé en empruntant au singe ses cheveux blonds, à la taupe ses pieds, à la musaraigne ses yeux... Lorsqu'ils eurent parcouru une longue distance, ils trouvèrent devant eux à un détour de la piste, le champignon qui avait prêté ses dents au Guinarou. Il parla : — «Ah ! bonne arrivée cher ami. Je suis heureux de te voir car les dents que tu m'as données en échange des miennes m'ont empêché de manger. Je ne puis dormir, car depuis ton départ, la faim me tenaille.» Sébahi entendant ces mots, se souvint de la mise en garde de sa sœur et se demanda si ce qu'elle voyait était vrai. — Je ne vais pas plus loin, je retourne chez mes parents, dit-elle au diable. — Non, c'est impossible car tu commences à voir mon personnage. Continuons tu seras ma femme, répondit le Guinarou. La jeune fille ne pouvait s'échapper car la distance était déjà trop longue. En suivant le Guinarou, elle hochait la tête de désespoir : «Vraiment, je suis dans le malheur et le chagrin.» Plus loin ils rencontrèrent sur la piste, la taupe qui les attendait. — Ah ! bonjour cher ami. Les longs pieds que tu m'as laissés en échange des miens m'empêchent de marcher. Avec eux je ne puis couper les petits roseaux que j'aime tant grignoter. Te voici arrivé à point. Prends tes pieds et rends-moi les miens. Et le diable rechaussa ses grands pieds. Sébahi était très inquiète. Ils reprirent le chemin et arrivèrent au village de la musaraigne. — Ah ! dit celle-ci, bonne arrivée mon ami. Avec les gros yeux que tu m'as donnés en échange des miens, je ferme très difficilement les paupières et je vois les objets tout drôlement aujourd'hui. Puisque tu es là, reprends tes yeux et rends-moi les miens. Et le Guinarou lui rendit ses yeux. La femme suivant son mari qui ressemblait de plus en plus au diable, chemina jusqu'au village de celui-ci. Ils se marièrent et reprirent leur route. Guinarou marchait à pieds et Sébahi suivait, montée sur son petit cheval. Ils parvinrent ainsi au village du singe blond. — Ah ! tu as épousé la fille du roi, la princesse ? C'est très bien. Merci mon ami. Tu es brave. Mais les cheveux que tu m'as laissés en échange des miens appesantissent ma tête et l'empêchent de bouger quand j'ai envie. Rends-moi ceux qui me reviennent et prends les tiens. Et la fille le cœur battant continua son chemin. Le diable devenait de plus en plus laid. Il était si horrible qu'aucun être humain ne pouvait le regarder. Et Sébahi qui avait refusé d'épouser un homme dont la beauté n'égalât pas la sienne, eut peur. Elle courba la tête et pensa à la mort. Il ne restait à présent au diable plus que son visage de girafe à restituer. En son cœur, la fille se dit : — Bien qu'on lui ait enlevé ses dents, ses pieds, ses yeux, ses cheveux, je peux encore, si je le désire, contempler son visage.(A suivre ...)