Manifestations n La vague de contestation sociale et politique sans précédent continue de secouer les pays arabes du Maghreb et du Moyen-Orient. En Egypte, L'armée a présenté ses excuses ce matin après des affrontements dans la nuit entre des militaires et des manifestants sur la place Tahrir au Caire, mais des militants ont appelé à de nouveaux rassemblements pour dénoncer ces violences. «Ce qui s'est passé hier soir était le résultat de confrontations non intentionnelles entre la police militaire et les jeunes de la révolution», a déclaré dans un communiqué le Conseil suprême des forces armées. Le Conseil «n'a pas et ne va pas donner l'ordre d'attaquer la jeunesse, et des mesures vont être prises pour garantir que cela ne se reproduise plus», a-t-il ajouté. Dans un deuxième communiqué, l'armée s'est engagée à «libérer immédiatement tous les jeunes de la révolution du 25 janvier qui ont été arrêtés (vendredi) place Tahrir», sans préciser combien de personnes étaient concernées. Peu après minuit hier soir, la police militaire a encerclé quelques centaines de manifestants, et les a dispersés à coups de matraques et d'armes à électrochocs de type Taser. Plusieurs personnes ont été arrêtées, a reconnu l'armée. Dans la journée, des milliers d'Egyptiens s'étaient rassemblés sur la place symbole de la lutte contre l'ancien Président Hosni Moubarak pour célébrer la «révolution» et réclamer un nouveau gouvernement composé de technocrates. Au Yémen, 4 personnes ont été tuées et 40 autres blessées par les tirs de la police lors de la dispersion de manifestations demandant la chute du régime, hier après-midi et dans la nuit, à Aden, grande ville du sud du Yémen. La dispersion d'une manifestation tardive dans le quartier de Maalla a fait des victimes. Ces décès portent à 16 le nombre de morts à Aden depuis le début de la contestation le 27 janvier contre le régime du Président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans. Par ailleurs, des cortèges de milliers de manifestants ont envahi, hier, les rues du centre de Manama, à l'appel de religieux chiites, et exigé de nouveau des réformes politiques dans le petit royaume de Bahreïn. Cette forte mobilisation, au 12e jour d'une contestation qui ne faiblit pas. Aucune estimation officielle de la mobilisation d'hier, jour de prière, n'était disponible mais les voies conduisant à la place de la Perle, épicentre de la contestation, ont été bloquées par des dizaines de milliers de protestataires. «Le peuple veut la chute du régime !», hurlait la foule, dans laquelle étaient mélés adultes et enfants. La «Journée de la colère» contre l'impéritie du gouvernement irakien et la concussion a tourné, hier, à la violence avec la mort par balles de 15 manifestants dans tout le pays lors d'affrontements avec les forces de sécurité. Cela porte le nombre des tués à 19 manifestants et un policier depuis le début de la contestation il y a trois semaines. En outre, 134 personnes, dont 21 policiers et soldats, ont été blessées dans une dizaine de villes et quatre bâtiments publics incendiés.