Rendez-vous n Le cinéma andalou à travers diverses projections, fictions, documentaires et films d'animation, s'invite à Alger du 1er au 3 mars. Le coup d'envoi du cycle du cinéma andalou a été donné, hier, à la salle El Mougar, avec la projection de Sevilla City (Séville City) de Juan José Ponce. Ce documentaire nous plonge dès les premières images dans la culture urbaine dont est fortement imprégnée Séville. Parce que Séville, et on le voit clairement dans le film, est considérée comme l'une des capitales du rap espagnol. Le réalisateur, Juan José Ponce, s'emploie, à travers ce documentaire de près d'une cinquantaine de minutes, à attirer l'attention du public, en développant et en dévoilant, image par image, la vie quotidienne de certains membres des groupes de hip-hop, à l'exemple de SFDK, Tote King, Juaninacka ou encore Dogma Crew. Juan José Ponce cherche à apporter un regard franc et direct sur la culture hip-hop. L'objectif consiste alors à démystifier la mauvaise image qu'a la culture hip-hop, notamment la musique rap qui, considérée comme vulgaire et incitatrice de violence, célèbre des textes critiques et des paroles, parfois inconvenantes. Le documentaire abolit les préjugés portés sur la culture hip-hop et sur tout ce monde qui entoure ce mode culturel qui se révèle également un style de vie pour la jeunesse. Ainsi, le film retrace l'émergence du mouvement hip-hop à Séville. Cette culture urbaine a été un «refuge» de centaines de jeunes en quête d'un mode d'expression libre. Le film va à leur rencontre et leur permet de s'exprimer. Des rappeurs racontent leur passion pour le hip-hop et expliquent leur inspiration quant à l'écriture de leurs textes dont les thèmes portent sur les conditions sociales des jeunes et les fléaux sociaux, tels la drogue et le chômage. Selon les témoignages d'artistes qui étaient accompagnés de scènes de répétitions, d'enregistrements en studio et de concerts, les paroles des jeunes groupes espagnols de hip-hop, sont à la fois sincères et réalistes et proviennent du vécu. C'est alors à travers des portraits d'artistes et de danseurs hip-hop que Juan José Ponce recompose la jeunesse espagnole, dresse son portrait, un travail qui lui vaudra le prix du documentaire amateur en 2003. Ensuite a été projeté un film de Manuel Sicilia et Paul Garcia intitulé El lince perdido (Le lynx perdu). Ce film d'animation de 107 minutes raconte l'histoire d'un groupe d'animaux qui tentent de s'échapper des mystérieux plans de Noé, une initiative menée par un vieux et excentrique millionnaire soucieux de la détérioration de la nature. Son plan secret consiste à construire une grande arche pour sauver un bon nombre d'espèces en voie de disparition, dont Felix, le lynx ibérique, l'une des espèces les plus menacées au monde. A rappeler que ce cycle se clôturera demain, jeudi 3 mars, par la projection de six courts métrages et ce, à partir de 14h. Il est utile de préciser que tous les films et courts métrages, sélectionnés dans le cadre de ce cycle, des réalisations qui font partie de la nouvelle génération du cinéma andalou, sont projetés en version originale et sous-titrés en français. A noter enfin que le cycle du cinéma andalou est une initiative de l'Institut Cervantès (Centre culturel espagnol d'Alger) en collaboration avec l'ambassade d'Espagne en Algérie et l'Office national de la culture et de l'information (Onci).