Réalité n Un locataire peut déménager à tout moment. Mais le propriétaire d'un logement social qu'il ne peut vendre est obligé d'y rester. Et cela même s'il est confronté à de sérieux problèmes de voisinage. La régulation du marché de l'immobilier dans notre pays est à même de pousser de nombreux ménages à choisir l'option de la location pour peu que les prix soient raisonnables. Cela passe inéluctablement par la mise en place d'un véritable parc immobilier destiné exclusivement à la location. Dans ce sens, les professionnels du secteur insistent sur la nécessité de créer des sociétés spécialisées dans la location avec l'aide et le soutien de l'Etat. «Cela coûtera beaucoup moins cher au Trésor public, permettra d'éviter la longue attente aux ménages confrontés à la crise du logement et de rentabiliser les investissements consentis», soulignent-ils. Les pouvoirs publics pourront toujours venir en aide aux familles défavorisées en soutenant les prix de la location, par exemple. Aussi, la révision de la législation relative aux transactions immobilières est de nature à encourager les propriétaires à louer leurs biens immobiliers au lieu de les laisser vacants. «Ils loueront certainement à condition qu'ils se sentent vraiment protégés par la loi», relève à ce propos le président de la Fnai. Selon lui, il est aussi important que la fiscalité encourage la location à travers des dispositifs qui restent à déterminer. «Des avantages fiscaux doivent être accordés aux propriétaires qui louent», dit-il, non sans évoquer «cette peur d'avoir à payer beaucoup d'argent aux services des impôts, au cas où on louerait son bien suivant la loi en vigueur en déclarant notamment le prix réel de la location». Ces mesures et d'autres encore devront faciliter la location et éviter aux ménages bien des problèmes. «Quand tu es locataire, tu peux déménager à tout moment, mais quand tu es propriétaire d'un logement social que tu ne peux pas vendre, tu es obligé d'y rester même lorsque tu es confronté à de sérieux problèmes de voisinage, comme c'est souvent le cas», affirme à ce sujet M. Djebbar. «La location nous offre la possibilité de choisir nos voisins», poursuit-il. Par ailleurs, les opérations de distribution de logements sociaux ne résolvent que momentanément le problème du logement. Explication : quand une famille de 6 ou 7 personnes bénéficie d'un F3, elle se retrouve au bout de 5 ou 6 ans dans la promiscuité avec le mariage des enfants. Le besoin d'avoir un appartement plus spacieux à défaut d'avoir un nouveau logement se fait ainsi ressentir. S'il s'agissait d'une location à un prix raisonnable, la famille aurait déménagé ailleurs et le problème serait résolu…