Avis n La décision gouvernementale de 2009 de réorienter les marchandises non conteneurisées vers des ports, autres que celui d'Alger, a un effet positif, estiment les opérateurs. Cependant, ceux-ci jugent nécessaires des mesures complémentaires à la décision gouvernementale. Parmi les mesures préconisées, la création de magasins sous douane de stockage de marchandises, des parcs à feu pour le stockage des produits dangereux et la réalisation de ports secs, a résumé à l'APS Abdennabi Mezara, directeur commercial à Nashco, filiale du groupe public de transport maritime Cnan. Ces mesures doivent être l'œuvre des opérateurs eux-mêmes, sauf pour les ports secs, pensent les professionnels du secteur public, alors que ceux du secteur privé estiment nécessaire une intervention de l'Etat dans ce domaine. Les magasins de stockage devraient se situer, selon le même responsable, dans les régions des Hauts-Plateaux, où l'Etat octroie des terrains à moindre coût. Ce qui permettrait de préserver les terres agricoles côtières parfois utilisées pour l'entreposage des conteneurs. L'avantage de cette mesure, a-t-il précisé, est de limiter le séjour des navires en rade et de réduire les surcoûts liés aux surestaries payées en devises transférables, pour compenser le retard de chargement ou de déchargement d'un navire. Chiffres à l'appui, M. Mezara a fait savoir, à titre d'exemple, qu'un séjour en rade d'un navire de moins de 150 conteneurs pendant 4 jours coûte 7 000 dollars par jour. «C'est pénalisant pour l'opérateur et pour l'économie», a-t-il déploré. Il plaide pour la création, par les opérateurs eux-mêmes, de hangars de stockage. Ce qui constituerait, à son avis, un «investissement récupérable». Il suggère aussi la création de parcs à feu pour libérer les navires qui contiennent des produits dangereux. Toutefois, M. Mezara a souligné que «la décision gouvernementale s'est traduite positivement sur l'activité des autres ports, à l'image de ceux de Mostaganem, de Djen Djen (Jijel) et de Ghazaouet (Tlemcen), par l'augmentation de leur trafic, par l'accroissement de leur chiffre d'affaires et par l'absorption du chômage». De leur côté, des cadres dirigeants d'agences privées de consignation de navires recommandent de renforcer les autres ports, qui reçoivent les marchandises non conteneurisées par des infrastructures et par des équipements pour leur permettre de faire face à cet afflux de trafic. Pour eux, la réduction du séjour de la rade au niveau du port d'Alger suite à cette décision s'est traduite, en revanche, par une rade plus prolongée au niveau des autres ports, comme ceux de Mostaganem et de Djen Djen, non dotés, à leurs avis, de moyens suffisants pour accueillir un nombre important de marchandises. Selon la Société de gestion des participations des ports (SGP-Sogeports), le séjour en rade des bateaux au port d'Alger a été réduit presque de moitié en 2010, après la décision gouvernementale de réorienter les marchandises non conteneurisées vers d'autres ports du pays.