Voies n En plus de la contre-offensive militaire des forces de Kadhafi à travers différentes villes du pays, on assiste, ces derniers jours, à une présence médiatique accrue du «guide» et de son fils. Hier soir, Seif Al-Islam, a mis en garde l'Europe, assurant que sans son aide, la Libye risquait de devenir «une Somalie de la Méditerranée», dans un entretien diffusé par la chaîne de télévision France 2. «Il y aura des pirates au large de la Sicile, de la Crète, ou de Lampedusa. Il y aura aussi des millions de migrants, la terreur sera à vos portes», a ajouté le fils du colonel Kadhafi. «Nous continuons à considérer le Président Sarkozy comme notre ami et comme un ami de la Libye. Nous l'avons reçu, ici, à plusieurs reprises. Il a reçu mon père à Paris», a également rappelé Seif Al-Islam. «Depuis trois semaines, il y a eu beaucoup d'incompréhensions, de rumeurs, de reportages mensongers», a dit le fils du Guide libyen. «Cela a influencé tout le monde, y compris votre Président, et je ne peux lui en faire le reproche», a-t-il ajouté. Le fils du colonel Kadhafi a également distingué le cas de la Libye de ceux de la Tunisie et de l'Egypte : «C'étaient de vraies révolutions», avec «des millions de personnes dans la rue» manifestant «pendant des jours et des jours de façon pacifique et sans armes», a-t-il dit. En Libye, «ce sont désormais de véritables milices armées», a-t-il poursuivi, promettant que «tous les Libyens se battront jusqu'à la mort pour leur pays». Le fils de Kadhafi a également critiqué implicitement le changement d'attitude de la communauté internationale vis-à-vis de son père. «Quand votre régime est solide, tout le monde vous fait des courbettes. Mais quand il s'effondre, tout le monde vous dit bye bye», a ironisé Seif Al-Islam. «Mais nous ne sommes pas encore partis», a-t-il ajouté. Pour sa part, Mouammar Kadhafi a accusé ouvertement la France d'«ingérence» dans les affaires intérieures libyennes et réitéré ses accusations contre Al-Qaîda, dans une interview à la chaîne de télévision France 24 diffusée ce lundi matin. Interrogé sur le soutien de Paris au conseil national libyen formé par les insurgés à Benghazi (est), le colonel Kadhafi s'est exclamé : «ça fait rire, cette ingérence dans les affaires intérieures. Et si nous, nous nous ingérions dans les affaires de la Corse, de la Sardaigne ? (...). Il a ajouté qu'un «complot» était en cours en Libye, évoquant la présence d'«extrémistes armés», de «groupuscules» et «de cellules dormantes» d'Al-Qaîda «qui ont pris les armes contre la police, l'armée». «Ceux qui portent les armes actuellement à Benghazi sont Al-Qaîda et ils n'ont aucune revendication économique ou politique», a-t-il ajouté. Concernant la violence que traverse actuellement son pays, Kadhafi estime que «la situation est tout à fait normale. C'est le peuple qui est en train de traiter avec les éléments armés», a-t-il dit.