La commission tunisienne d'investigation sur les abus lors les troubles ayant conduit à la chute du président Ben Ali a annoncé, hier, avoir identifié au moins «21 meurtres avec préméditation» sur 98 cas de décès dont elle a été saisie. «Ce chiffre est appelé à augmenter», a déclaré le président de la commission, Taoufic Bouderbala. Ce dernier a indiqué que les troubles déclenchés le 17 décembre 2010 avaient fait 241 morts, selon un bilan officiel provisoire à fin février. Le dernier bilan de source proche du gouvernement faisait état, le 8 février, de 234 tués, dont 8 policiers et 74 détenus décédés lors de la répression de mutineries ou d'incendies dans des prisons. En rendant compte, le 1er mars, des conclusions d'une enquête sur la répression policière durant la révolution tunisienne, Amnesty International avait qualifié de «meurtres» la mort de plusieurs personnes et réclamé «une enquête transparente, impartiale et complète». M. Bouderbala a précisé que sa commission, créée le 18 février, avait été saisie jusqu'ici de 741 dossiers, dont 98 décès, 479 blessés et 164 cas de vols ou de casse, indiquant s'attendre à traiter 1 400 dossiers au total, y compris ceux des décès dont le nombre pourrait atteindre 300, en tenant compte des blessés en danger de mort.