Précision n Dans les accords d'Evian, il y a une clause obligeant la France à réparer le moindre dommage occasionné aux Algériens. Cette affirmation émane de l'un des artisans des négociations d'Evian, Réda Malek, qui s'exprimait hier en marge du forum d'El Moudjahid. «L'article 35 sur les annexes de la déclaration sur les questions critères stipule que le moindre dommage occasionné aux Algériens doit être réparé par la France», a-t-il répondu aux questions posées par la presse sur le droit au dédommagement des personnes touchées par les effets nucléaires au début des années soixante. Selon M. Malek, il n'y a pas eu de réparation (dédommagement) aux personnes qui ont subi les effets de ces essais, car ces dernières ne se sont manifestées que récemment, alors que «l'on pose ce problème depuis longtemps et on n'a pas cédé d'un pouce», affirme-t-il. Par ailleurs, le conférencier a retracé, lors de son intervention, les différentes étapes de lutte et de combat acharné, mené par le peuple algérien qui a contraint le gouvernement français de l'époque à négocier avec les chefs de la Révolution, les responsables du FLN et de l'ALN. «Il a fallu que le général de Gaule accepte de négocier, alors que la guerre se poursuivait», témoigne-t-il, avant de rendre un vif hommage aux négociateurs qui n'ont pas cédé, selon lui, sur les principes de la Révolution, tels l'intégrité territoriale de l'Algérie et encore moins l'unité de son peuple. Dans cet ordre d'idées, l'orateur rappellera l'attitude de l'un des artisans de la révolution Abane Ramdane, qui posait – lors de la proposition faite au début de la révolution par les Français – comme condition à la négociation avec l'occupant le préalable de l'indépendance. «Il nous disait si on descend d'une marche, on risque de dégringoler», rappelle-t-il en expliquant que les négociateurs algériens refusaient de faire des concessions sur les droits du peuple algérien et les principes de la Révolution. L'ex-chef du gouvernement estime qu'un certain nombre d'éléments dans les accords d'Evian sont toujours valables et même d'actualité, comme l'intégralité territoriale qui est remise en cause dans certains pays africains. Selon Réda Malek, si l'on ne respecte pas les frontières héritées des puissances coloniales, on risque le bouleversement général. «Des pays qui ont été décolonisés devraient réagir car c'est un problème d'avenir qui se pose», pense-t-il en dénonçant ce qui vient de se passer au Soudan avec la division de ce pays en deux parties.A noter, enfin, que le compagnon de Krim Belkacem aux négociations d'Evian a écrit un ouvrage qui retrace ces négociations ayant conduit à l'indépendance du pays. Le manuel, intitulé Guerre de libération et révolution démocratique, écrits d'hier et d'aujourd'hui, a été présenté lors du forum et une vente-dédicace a été organisée à l'occasion pour l'assistance composée de nombreux ambassadeurs, diplomates, personnalités historiques ainsi que des journalistes.