18 mars 1962 au matin : les représentants du Gouvernement provisoire de la République Algérienne (GPRA) et les représentants de la France signent les Accords d'Evian. C'est à Evian, en France, que cette signature a lieu et abouti à un cessez-le-feu immédiat, applicable dès le lendemain, le 19 mars, sur tout le territoire algérien. C'est la fin du cauchemar colonial. L'Algérie est reconnue mondialement comme un Etat souverain. Une nouvelle ère commence dès lors pour l'Algérie. Le peuple est désormais libre de choisir sa destinée. Grâce aux millions d'Algériens qui ont sacrifié leur vie dans une guerre enclenchée en 1954 mais qui porte dans ses entrailles une résistance née en 1830. Grâce également aux militants qui ont mis l'Algérie sur la scène politique et ceux qui ont décidé du sort de l'Algérie, avec derrière eux tout un peuple, sur la table des négociations d'Evian baptisés officiellement «Déclaration générale de deux délégations du 18 mars 1962». Les négociations sont assurées du côté algérien par Krim Belkacem, Saâd Dahlab, Benmostefa Benaouda, Lakhdar Bentoubal, Taïeb Boulahrouf, Mohamed Seddik Benyahia et Rédha Malek. Lors de ces accords, les négociateurs algériens ont esquissé le visage de l'Algérie indépendante pour mettre fin à la guerre. La guerre, un terme que le France a refusé pendant longtemps. Mais elle a fini par le faire en 1999, par la voix de l'ancien président français, Jacques Chirac, qui a utilisé le mot «guerre» en Algérie, sans pour autant reconnaître les crimes contre l'humanité que la France avait commis contre des millions d'innocents Algériens. Les pourparlers des accords d'Evian entre les deux parties ont commencé le 7 mars autour notamment du cessez-le feu et le droit de l'Algérie à l'autodétermination. A l'issue des négociations, le cessez-le-feu est donc conclu et la France s'engage à évacuer progressivement ses troupes. Une date mémorable, un jour, inscrit pour toujours dans la mémoire collective. Pour la France également qui venait de perdre la guerre devant un peuple qu'elle qualifiait «d'indigène». Un événement que l'association Mechâal Rchahid célèbre aujourd'hui au forum d'El Moudjahid, en rendant hommage à l'un des signataires des accords d'Evian, Krim Belkacem ou le «Lion du Djebel» .