Résumé de la 71e partie n Alors qu'on désespère de neutraliser le serpent qui hante le puits qui alimente la ville, le sorcier propose son aide. On s'observe. — Et par quel moyen comptes-tu neutraliser le serpent ? — De vaillants guerriers ont renoncé à l'approcher ! — Il ne fera qu'une seule bouchée de toi, si tu t'y approches ! — Doit-on faire confiance à cet homme ? Est-il réellement en possession d'un moyen pour neutraliser le serpent du puits ? — Laissons-le faire, dit quelqu'un. De toute façon, en l'absence de propositions, on est bien obligé de laisser quelqu'un agir. Autrement, fini le puits d'Al-Omayr… On accepte donc de laisser le sorcier agir et on se met à sa disposition pour lui fournir tout ce dont il aurait besoin. Mais l'homme ne demande qu'un bouclier en métal, le plus grand qui soit. — Un bouclier ? tu n'aurais pas l'intention d'affronter le serpent avec un bouclier ? lui demande-t-on sur un ton sarcastique — Contentez-vous de faire ce que je vous dis ! On lui apporte donc un bouclier, le plus grand qu'on ait trouvé et on le lui remet. Toute la nuit, le sorcier le frotte avec du sable si bien qu'au matin, il ressemble à un gigantesque miroir, réfléchissant le paysage ainsi que les personnes qui l'entourent. — Maintenant nous pouvons aller affronter le reptile ! Les hommes se regardent : il a dit «nous». N'était-il pas question de se débarrasser du serpent sans prendre de risques ? Le sorcier a-t-il changé d'avis ? — Ne vous inquiétez pas, dit l'homme, c'est moi qui agirai, vous, vous contenterez d'observer de loin… Et puis, vous aurez toujours le loisir de fuir si le serpent me dévore ! On s'est toujours méfié de l'homme et beaucoup le méprisent, mais on reconnaît qu'aujourd'hui, il fait plutôt preuve d'un grand courage. Il place son bouclier sur le dos d'un chameau et ouvre la marche. On ne tarde pas à arriver près du puits d'Al-Omayr. Les hommes se terrent aussitôt derrière les dunes de sable tandis que le sorcier, saisissant son bouclier se dirige vers le puits. Il approche de la margelle quand on voit brusquement une forme gigantesque jaillir du puits. Une tête se tourne en direction du sorcier. — Approche donc, approche ! Le serpent dirige son regard vers lui, pour le pétrifier. — Voilà, c'est ce que je voulais que tu fasses ! C'est alors que l'homme, saisissant son bouclier, l'offre au regard tueur. Le serpent est arrêté net dans son élan. Il pousse un sifflement strident, tourne autour de lui puis s'écroule foudroyé ; — Vite ! crie le sorcier, achevez-le ! On se précipite vers la bête paralysée et on lui coupe la tête.C'est ainsi que le serpent géant, qui pétrifiait de son regard les voyageurs, a été tué et que le puits d'Al-Omayr, à l'eau si douce et limpide, a été rendu aux siens. (A suivre...)