Histoire n Parole d'un prisonnier français de l'ALN, un documentaire réalisé par Salim Aggar, est sélectionné au Festival international du film documentaire d'Al Jazeera. Produit par l'Entreprise nationale de télévision (Entv), ce deuxième documentaire, après ça tourne à Alger, réalisé en 2009, et d'une durée de 42 minutes, donne la parole à René Rouby, un prisonnier français de l'Armée de libération nationale (ALN) dans la wilaya III historique, sous commandement du colonel Amirouche Aït Hamouda. René Rouby, filmé dans son domicile en France, raconte les circonstances de sa capture en 1958 dans la région d'Akfadou, ses 114 jours de captivité et enfin sa remise en liberté sur ordre de Abderrahmane Mira, après le refus des Français de procéder à un échange de prisonniers. Les propos de René Rouby sont entrecoupés d'extraits de films comme L'Opium et le Bâton de Ahmed Rachedi ou Patrouille à l'Est d'Amar Laskri. A la fin du film, on voit René Rouby exprimer son souhait de retourner en Algérie pour rencontrer les enfants du moudjahid Mokrane qui l'avait protégé quand il était prisonnier dans les djebels. Ce film, déjà diffusé à la télévision (en arabe, français et tamazight à l'occasion de la célébration du 56e anniversaire de la Révolution du 1er Novembre 1954) ainsi que dans de nombreux forums, se présente, de par sa thématique originale tant le choix du sujet se révèle inédit, comme le premier témoignage d'un prisonnier français de l'ALN. Interrogé sur la raison qui l'a poussé à réaliser un documentaire sur un prisonnier français de l'ALN, Salim Aggar dira : «Le documentaire est né d'une idée, celle de donner la parole à un prisonnier français détenu par les moudjahidine, ce qui n'avait jamais été fait auparavant.» Et d'expliquer : «J'ai découvert dans mes recherches la présence d'un prisonnier qui avait écrit un livre, alors j'ai pris contact avec lui et nous avons fait l'entretien. L'idée a été présentée à l'Entv dans le cadre des documentaires sur la Révolution et le projet a été accepté. D'ailleurs, je salue le sens d'ouverture des responsables de l'Entv, qui m'ont permis de donner la parole à un prisonnier français, sachant que ce dernier a été interviewé par la Télévision française, mais son témoignage n'a jamais été diffusé. Le hasard a voulu que ce soit une Télévision et un réalisateur algériens qui diffusent son témoignage.» Quant à l'intérêt de ce documentaire, Salim Aggar déclare : «Le devoir de mémoire est important, et parler de l'histoire est très important pour les générations à venir. Jamais le volet historique, concernant notamment le thème de la guerre d'Algérie, n'a été aussi important depuis ces dernières années. De nombreux documentaires et de films ont été réalisés sur cette période des deux côtés de la Méditerranée.» ‘Paroles d'un prisonnier français de l'ALN' – projeté, lundi, en compétition, dans la catégorie documentaire, pour la palme de l'Olivier d'or dans le cadre du festival national du film amazigh – est le seul documentaire représentant l'Algérie au Festival d'Al Jazeera prévu, pour sa 7e édition, du 21 au 24 avril, à Doha (Qatar).