Opposition n Cinq personnes ont été tuées ce mercredi à Deraa lors d'affrontements entre forces de l'ordre et manifestants, à l'occasion de la cinquième journée consécutive de manifestations contre le régime, selon un militant des droits de l'Homme. Les cinq opposants ont été tués et des dizaines d'autres blessés ce mercredi par des tirs à balles réelles des forces de l'ordre, près de la Mosquée al-Omari à Deraa (100 km au sud de Damas), où le mouvement de contestation dans le sud a débuté vendredi, a indiqué un militant des droits de l'Homme sous le couvert de l'anonymat. Six manifestants y avaient déjà été tués depuis vendredi dans la répression des manifestations. «Les forces de l'ordre ont tiré à balles réelles et lancé des gaz lacrymogènes sur les manifestants qui tenaient un sit-in autour de la mosquée», a affirmé ce militant, ajoutant : «L'électricité a été coupée et les tirs ont aussitôt commencé contre les protestataires qui avaient commencé à dresser des tentes autour de la mosquée où ils comptaient passer la nuit.» Plus d'un millier de manifestants s'étaient rassemblés dans et autour de la mosquée en scandant des slogans hostiles au régime, avait expliqué la même source, précisant que les protestataires étaient «encerclés par un grand nombre de forces de sécurité et d'éléments armés». Les autorités officielles syriennes ont, quant à elles, imputé à un «gang armé» les heurts à Deraa, dans le sud du pays, et fait état de quatre morts dans un affrontement entre les forces de l'ordre et ce «gang» tôt ce mercredi près d'une mosquée de la ville. «Un gang armé a attaqué après minuit une équipe médicale dans une ambulance qui passait près de la mosquée al-Omari, tuant un médecin, un aide-soignant et le chauffeur», a affirmé l'agence officielle Sana. «Les forces de l'ordre qui étaient proches des lieux sont intervenues. Elles ont pu toucher certains membres de la bande armée et en arrêter d'autres », a ajouté Sanaa, précisant qu'un membre des forces armées avait aussi été tué. Selon l'agence officielle, «ces bandes armées ont emmagasiné des armes et des munitions dans la mosquée al-Omari» et «utilisé comme bouclier humain des enfants qu'elles avaient kidnappés à leur famille». «Les forces de l'ordre continueront de poursuivre les bandes armées, qui terrifient les civils en assassinant, en volant et en incendiant des biens publics et privés à Deraa», a fait savoir Sanaa. Outre Deraa, la contestation touche également des villes avoisinantes comme Jassem ou Nawa. A Nawa, 2 500 manifestants scandant des slogans contre le pouvoir se sont dirigés hier vers le commissariat de police, a déclaré un militant des droits de l'Homme, ajoutant, sans plus de détails, qu'il y avait eu ensuite des affrontements entre forces de l'ordre et manifestants. Un mouvement de contestation sans précédent a débuté le 15 mars en Syrie à la suite d'un appel d'une page Facebook, intitulée «La révolution syrienne contre Bachar al-Assad 2011», à des manifestations pour «une Syrie sans tyrannie, sans loi d'urgence (depuis 1963) ni tribunaux d'exception». De petites manifestations appelant à des réformes politiques ont été dispersées depuis le 15 mars dans la capitale, puis le mouvement s'est étendu au sud du pays.