Résumé de la 1re partie n A la fin du XVIIIe siècle, un aristocrate anglais, Sir Harry Fetherstone Haugh, rencontre à Londres, où elle travaille dans une auberge, Emma Lyon, la future lady Hamilton… Si l'évocation de la campagne a d'abord attristé Emma Lyon, c'est parce qu'elle y a vécu une enfance malheureuse. Elle est née en 1765, à Great Neston, dans le nord du Pays de Galles. Son père, forgeron, gagnait à peine sa vie de sorte que sa mère devait faire des ménages. Le père meurt alors qu'elle n'a que quatre mois et c'est la misère dans le foyer. Emma a connu la faim, le froid, l'humiliation d'être pauvre et sans ressources. L'hiver, ses pieds sont si endoloris par le froid et le gel, qu'elle ne parvient pas à marcher. Elle doit travailler tôt, faire les ménages, comme sa mère, peiner du matin jusqu'au soir, pour gagner à peine de quoi déjeuner. Voilà pourquoi elle garde un mauvais souvenir de la campagne ! «La campagne, aimait-elle rappeler, c'est une véritable misère !» Mais elle sait aussi qu'à la campagne, on peut vivre bien, et même très bien. Sa mère, qui est également couturière, a été appelée une fois au château de Lord Halifax pour arranger les rideaux neufs qu'on venait de placer, et elle l'a accompagnée. La petite fille a découvert, émerveillée, ce que pouvait être, pour les riches, la vie de campagne : une grande et belle demeure, avec des pièces immenses, des meubles de luxe, des candélabres d'argent… comme dans un conte de fées. Mais le conte n'avait duré que quelques instants et elle est retournée dans sa masure, une masure qu'elle déteste et qu'elle voudrait bien quitter. Sa mère, lasse de trimer, décide, un beau jour de se rendre à Londres. On lui a dit qu'il y a du travail dans la grande ville et qu'on y vit mieux qu'à la campagne. Emma a quatorze ans et elle n'a jamais quitté sa région natale. Londres l'enchante : c'est vrai que l'air que l'on respire est moins pur que celui de la campagne, que les rues sont pleines de gens, qu'il y a tout le temps du bruit, mais l'atmosphère lui plaît ainsi que le mode de vie. Ici, au moins, elle peut travailler, gagner sa vie. Elle ne mange toujours pas à satiété, mais elle est sûre de ne pas mourir de faim. Elle est placée comme bonne, elle sera marchande de fruits, puis travaille dans une auberge où elle rencontre le lieutenant John Willet Payne qui la prend sous sa protection. Il s'occupe aussi de son éducation, lui apprend à lire et à écrire, l'initie aux arts car, lui répète-t-il sans cesse, il faut de l'instruction si elle veut devenir, un jour, une grande dame. Une grande dame : elle ne sait pas encore ce que c'est, mais elle veut bien le devenir. A dix-sept ans, elle met au monde une fillette qu'elle confiera à la garde de sa grand-mère. Payne semble l'aimer, mais malheureusement les temps sont durs pour lui. Il s'endette et ses créanciers le pressent : s'il ne les rembourse pas, ils l'enverront en prison. C'est alors qu'intervient Harry Feteherstone Haugh : il accepte de payer les dettes du lieutenant mais à condition qu'il lui cède Emma… En fait, il l'a déjà vue et elle lui plaît. Il veut l'emmener dans sa propriété d'Up Parc.(A suivre...)