Eveil n Ces pays voisins ont, non seulement rattrapé leur retard, mais nous ont largement dépassés en la matière. Ils écoulent, aujourd'hui, leurs produits en Algérie, mais les entreprises algériennes ne peuvent faire de même. La gamme de produits nationaux répondant aux normes internationales, donc exportables, est très limitée, même si les entreprises nationales publiques ou privées exercent dans différents domaines. A défaut de normaliser leurs produits, ces entreprises sont contraintes de se contenter du seul marché national, ce qui constitue un obstacle majeur pour leur développement et augmente leur volume de production. En Tunisie et au Maroc, la normalisation des produits a connu un grand essor ces dernières années, ce qui permet aux entreprises de ces pays voisins de conquérir des marchés étrangers, y compris le marché algérien. En Tunisie, 2 000 entreprises ont été certifiées en 2010 et le Maroc est passé d'une seule entreprise certifiée en 1995 à 1 000 entreprises en 2010. Nos voisins nous ont dépassés, car ils ont accordé une grande importance à la normalisation de leurs produits. Leurs entreprises s'inscrivent dans un plan de développement à long terme et le volet exportation y constitue une priorité. «On trouve toutes sortes de produits marocains et tunisiens sur notre marché, même des pâtes et autres produits alimentaires, alors que nos entreprises dont les produits sont de meilleure qualité, ne peuvent faire de même. Voilà où mène la non-certification des produits selon les normes internationales», a déploré le directeur général de l'Institut algérien de normalisation (Ianor). Pourtant, l'Algérie était le premier pays à créer un organisme national de normalisation, en 1963, et à adhérer à l'Organisation internationale de normalisation (ISO), en 1976 ! Les marchés voisins (marocain et tunisien) peuvent être d'un grand apport pour l'économie nationale, si nos entreprises voulaient se donner la peine de se mettre à niveau et s'inscrire dans la démarche de normalisation. «Le certificat de conformité constitue le seul indice de crédibilité et les investisseurs nationaux doivent en prendre conscience avant qu'il ne soit trop tard. Il ne faut pas continuer à hésiter, car les autres pays n'attendent pas et le temps ne joue pas en notre faveur», a souligné le conférencier. Le programme de mise à niveau des entreprises, élaboré par le ministère de l'Industrie, de la Petite et Moyenne entreprise doit être orienté vers cet aspect on ne peut plus important. Mettre en place des systèmes de management de qualité, d'hygiène, de sécurité et de préservation de l'environnement constituent des éléments indispensables pour fabriquer des produits dont la qualité est reconnue selon les normes. Il faut dire aussi que les pouvoirs publics ont une importante part de responsabilité, car un contrôle rigoureux doit être de mise concernant toute entreprise bénéficiant du programme de mise à niveau. L'argent public «offert» aux entreprises doit servir l'économie nationale, sinon ce serait simplement du pur gaspillage. Une prise de conscience des investisseurs et un contrôle de l'Etat constituent, donc, les deux éléments du… salut.