Plusieurs universitaires se sont penchés, tout au long du mois de mars, sur l'œuvre de l'écrivain péruvien Mario Vargas Llosa, revisitée à l'occasion d'une exposition tenue au Musée d'art moderne et contemporain d'Alger (Mama) et dédiée au Nobel de littérature. Intitulée «Mario Vargas Llosa, la liberté et la vie», l'exposition a été organisée par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc) en partenariat avec la Maison d'Amérique latine à Paris et le Centre culturel de l'université La Catolica de Lima. Outre l'exposition de photographies, des extraits de livres et certains objets personnels de l'auteur, le programme de cet événement littéraire a comporté une série de conférences. Roland Forgues, spécialiste en littérature péruvienne, a noté que l'auteur est l'une des figures les plus «prestigieuses» des créations romanesques d'Amérique latine et des plus «controversées». Selon lui, Vargas Llosa, que les amis appelaient «le courageux petit Sartre», offre une création romanesque qui se situe dans la lignée des grands maîtres de la littérature universelle. Pour cet universitaire, les écrits de Vargas Llosa ne sont pas neutres, une particularité qui, selon lui, donne à l'auteur sa force et son efficacité. Ecrire, pour Vargas Llosa, c'est imaginer dans la fiction les «mille et une vies» que tout un chacun voudrait avoir dans la réalité, fait encore savoir le commentateur, tout en rappelant que l'auteur de La ville et des Chiens, récit de sa dure expérience parmi les cadets de l'armée, ne s'est jamais laissé abattre par les critiques car «c'est un homme de conviction», comme il l'a expliqué. De son côté, l'universitaire Adiba Guezati a mis en exergue les éléments sociaux, politiques et personnels qui ont eu un impact sur l'œuvre de Vargas Llosa. Elle n'a pas hésité à qualifier les romans de l'auteur de Saga du Pérou. Elle a fait remarquer que «la matière première» de son œuvre reflétait le Pérou «indigène», marqué par des couches sociales et humaines sous un régime dictatorial. D'autres conférences ont été données tout au long de l'exposition par les universitaires Marie-Madeleine Gladieu, Eduardo Becerra Grande et Carlos Granés.