Lecture n Les mouvements de grève et les contestations populaires signifient que les institutions sont défaillantes. Réagissant aux dernières déclarations du Premier ministre, Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT), ne considère pas seulement que le pays est en crise politique, mais que la situation «est intenable». D'où la nécessité de procéder à des réformes politiques urgentes, à savoir la dissolution des différentes assemblées élues et la révision de la Constitution. «Le statu quo risque de mener le pays à l'inconnu», a-t-elle déclaré, hier, lors de la présentation du rapport d'ouverture des travaux de bureau de la wilaya d'Alger de sa formation politique à Alger. «Le mouvement actuel en Algérie est 500 fois plus puissant que le mouvement social qui a provoqué la révolution en Tunisie et continue de l'alimenter», a-t-elle comparé en appelant le pouvoir à méditer sur ce qui se passe dans de nombreux pays arabes. «On ne peut pas rester à l'écart du changement», a-t-elle martelé, en estimant que l'Algérie est au rendez-vous avec son destin. Concernant l'assemblée constituante que le Premier ministre et les partis de l'alliance considèrent comme étant un effacement de 50 ans d'existence de l'Etat, Mme Hanoune se dit surprise de telles déclarations. «Ça fait partie des absurdités politiques», commente-t-elle en rappelant que ce genre de démarche est largement pratiqué à travers le monde où beaucoup de pays ont même changé carrément leur Constitution démocratiquement. «Il faut que nos responsables comprennent que la responsabilité n'est pas éternelle […] et le pouvoir doit être soumis au contrôle du peuple», a-t-elle encore rappelé. Par ailleurs, la secrétaire générale du PT a évoqué la question amazighe dont on doit, selon elle, continuer le parachèvement de la promotion. D'abord, il faut, selon Mme Hanoune, que la langue berbère soit enseignée dans les 48 wilayas. Ensuite, on doit créer un secrétariat d'Etat pour la promotion de la deuxième langue nationale de tous les Algériens. Le parachèvement de la promotion de cette question va, pense-t-elle, couper la route aux plans qui visent à semer la zizanie et la division au sein du peuple algérien. Abordant l'actualité nationale, la conférencière a tenu à saluer les mouvements sociaux des différentes couches qui ont clamé haut et fort leurs droits en obligeant les pouvoirs publics à répondre favorablement à leurs doléances. «C'est une situation de révolution ouverte. La lutte et le militantisme ont repris leurs droits», s'est-t-elle réjouie, en rappelant que la politique de la répression et de la menace n'a plus de place notamment après la levée de l'état d'urgence. A ce propos, elle a appelé les pouvoirs publics à régler les différents problèmes qui persistent encore à divers niveaux en répondant aux «revendications légitimes» des contestataires, à l'instar des médecins et des étudiants.