Des ministres et des députés FLN et RND sont aussi pour la dissolution du Parlement, a déclaré Mme Hanoune. «Le Président Bouteflika a voulu dissoudre le Parlement juste après la présidentielle de 2009, et organiser des élections législatives anticipées.» La révélation est venue de Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs. S'exprimant hier au cours d'une conférence de presse tenue à la Mutuelle de Zéralda d'Alger, Hanoune a fait savoir que cette décision du Président est venue suite à des informations faisant état de concessionnaires automobiles et hommes d'affaires députés à l'APN en même temps, ce qu'elle dénonce. Sans pour autant s'étaler sur les causes ayant empêché cette dissolution, Louisa Hanoune est-elle si près du cercle de décision pour lâcher une telle information, qu'aucun responsable, qu'il soit politique ou haut fonctionnaire de l'Etat, n'a jamais osé divulguer? Ou s'agit-il seulement de donner plus de crédit à sa revendication? Pour cela, «il faut séparer l'argent et les affaires de la politique», a-t-elle suggéré, considérant le Parlement actuel sans légitimité ni crédibilité. «Les institutions élues sont obsolètes», a déclaré clairement, Louisa Hanoune, à l'occasion de la présentation des conclusions du 6e congrès du PT. La désormais nouvelle secrétaire générale du Parti des travailleurs, puisqu'elle a été reconduite sans surprise comme annoncé dans nos précédentes éditions, à la tête du PT pour un autre mandat de trois ans, a plaidé pour la dissolution du Parlement. Elle estime que c'est la seule et unique alternative pour une sortie de crise: rompre définitivement avec le système du parti unique, et aller vers l'instauration d'une véritable démocratie dans le pays. Allant plus loin dans la défense de sa proposition, elle affirme que des ministres et des députés FLN ou RND sont pour la dissolution du Parlement. Des déclarations qui ne devraient pas passer inaperçues du côté du vieux parti majoritaire à l'APN, mais aussi du côté du RND, à sa tête le Premier ministre. Selon elle, la réforme politique que défend le Parti des travailleurs ne consiste pas seulement en l'élection d'une Assemblée constituante souveraine, mais aussi en la révision de la loi électorale ainsi que les lois relatives à la commune et la wilaya, lesquelles «devront avoir plus d'autonomie et de responsabilité, en se détachant de l'administration centrale». Le respect des libertés syndicales, l'indépendance de la justice, l'ouverture du champ audiovisuel et la nécessité de séparer la politique de la religion, sont aussi entre autres points essentiels sur lesquels Hanoune a construit son discours prenant la forme d'appels adressés bien évidemment en premier lieu, au président de la République. «En 1999, le Président-candidat a déclaré ne pas être en accord avec ce système des deux chambres parlementaires», a tenu a rappeler, la même interlocutrice. Néanmoins, des pressions et lobbys, de ce qu'elle appelle «système», ont agi pour la non-concrétisation des objectifs du président élu. Présentant le bilan du 6e congrès de son parti, Hanoune a estimé que c'était une occasion de renouer avec les fondamentaux du parti. Selon elle, la résolution de politique générale adoptée à l'issue du congrès contient un exposé détaillé sur la situation politico-sociale et propose des solutions de réforme. La commission centrale du parti composée désormais de 71 membres, s'est réunie dimanche soir et a chargé Mme Hanoune de présenter une équipe pour le futur bureau politique, un nouvel organe qui sera composé de 21 à 25 membres, qui éliront ensuite un groupe de 9 à 11 personnes composant ainsi le secrétariat politique du parti. Le comité central du parti se réunit tous les 4 mois, le bureau politique tous les mois, alors que le secrétariat politique du parti tient des réunions hebdomadaires. Le conseil national a été remplacé par un conseil plénum, ajoute-t-on.