Réaction n La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) a appelé le gouvernement à prendre des mesures sociales en urgence afin d'éviter le scénario de l'Egypte ou de la Tunisie. Louisa Hanoune estime que les dernières mesures sociales prises par le gouvernement sont insuffisantes, d'où la nécessité de s'occuper, de manière effective, de l'emploi en créant des dispositifs qui permettront la création de postes permanents. Sur ce point précis, elle préconise la révision à la hausse des différentes primes octroyées aux jeunes dans le cadre des dispositifs de l'emploi en vigueur, tels que le filet social et l'Anem, ainsi que la restauration de la prime de chômage en faveur des diplômés en quête d'emploi. Mieux, il faut que ces dispositifs, recommande-t-elle, garantissent des postes permanents aux jeunes diplômés. «Ces revendications sont les urgences de l'heure», a-t-elle clamé, hier, lors de son intervention à l'occasion de la réunion du bureau politique de son parti au siège national du PT à Alger. S'agissant de la vie politique et des réformes économiques, Mme Hanoune a réitéré les revendications du PT, à savoir la levée de l'Etat d'urgence, l'ouverture du champ médiatique (les médias lourds) et l'établissement des bilans sur les différentes réformes entreprises par les pouvoirs publics. Pour l'intervenante, certaines réformes comme la privatisation des entreprises publiques, le système de santé, l'éducation, l'enseignement supérieur en l'occurrence le système LMD nécessitent des révisions, voire des corrections et même l'annulation, à l'instar de la dernière (le système LMD), qui a été rejetée, selon elle, aussi bien par les étudiants que par les enseignants, en raison de son inadaptation avec l'environnement socio-économique du pays. Evoquant les causes qui mènent aux crises économiques et sociales et, par ricochet, aux révolutions populaires, comme ce fut le cas en Egypte et en Tunisie, la secrétaire générale du PT est catégorique, en qualifiant le capitalisme de source de tous les maux de la société. «C'est le système capitaliste qui provoque les révolutions», estime-t-elle en rappelant les exemples de la Tunisie et de l'Egypte. «Ce sont les réformes antisociales qui ont poussé les peuples tunisien et égyptien à la révolte», affirme-t-elle en se référant aux témoignages des citoyens des deux pays, recueillis par les différentes chaînes de télévision ayant couvert les manifestations historiques dans les deux pays. Louisa Hanoune dit ne pas être de l'avis de ceux qui prévoient le même scénario en Algérie, car, selon elle, les facteurs socioéconomiques sont totalement différents. «Bouteflika n'est pas Ben Ali et n'est pas non plus Moubarak», dit-elle en distinguant le régime algérien de ceux de ces deux pays. Toutefois, la conférencière pense que nos instances élues, notamment le Parlement, ressemblent à celles de ces pays, c'est-à-dire, explique-t-elle, qu'elles manquent de légitimité populaire. De ce fait, elle interpelle le président de la République pour leur dissolution et l'organisation d'élections le plus rapidement possible. A propos de la marche de la Cndc «Le peuple ne peut pas marcher avec le parti de droite» Evoquant la marche de samedi dernier, Mme Hanoune l'a qualifiée d'échec car, selon elle, le peuple a refusé d'adhérer à un mouvement mené par un parti de «droite», allusion faite au parti de Saïd Sadi, qui a tenté, avant-hier, d'organiser avec la Ligue des droits de l'homme, une marche à Alger. «Il n'y avait pas une adhésion populaire et cela était prévisible», dit-elle. «Le peuple ne peut pas marcher avec un parti de droite (…) qui a cautionné les réformes des pouvoirs publics, lorsqu'il était au gouvernement», ajoute-t-elle. Louisa Hanoune s'est étonnée du dispositif «anachronique» mis en place, car un tel mouvement, selon elle, ne peut pas mobiliser les masses.