Ecrasé 4-0 à Santiago-Bernabeu par le Real Madrid, Tottenham n'a qu'une infime chance de renverser une situation plus que compromise. Mais tant qu'à faire et comme il y a un quart de finale retour de C1 à jouer, les Anglais ont envie d'y croire et appellent White Hart Lane à en faire de même. Tottenham doit remonter quatre buts pour revenir à hauteur du géant madrilène. Et, si possible, en mettre un de plus sans en prendre un seul pour rallier les demi-finales de la Ligue des Champions. Mission impossible pour la troupe d'Harry Redknapp ? La seule fois où le Real Madrid s'est incliné de quatre buts en Ligue des Champions, c'était face à un club anglais, Liverpool. En 8es de finale retour de la Ligue des Champions 2008/2009 (4-0). Sur 66 matches disputés à domicile en coupes d'Europe, Tottenham n'en a perdu que trois, dont deux face à des oppositions espagnoles. Le Real Madrid a d'ailleurs gagné à White Hart Lane la dernière fois qu'il s'y est produit (0-1, Coupe de l'UEFA 1984/1985). • Tottenham : Gomes, Corluka, Gallas, Dawson, Assou-Ekotto, Lennon, Sandro, Modric, Bale, Van der Vaart, Defoe. • Real Madrid : Casillas, Ramos, Albiol, Carvalho, Marcelo, Diarra, Xabi Alonso, Khedira, Di Maria, Adebayor, Ronaldo. Redknapp : «Les miracles peuvent arriver» «Le Real Madrid à White Hart Lane pour un quart de Champions League, c'est fantastique, tout le monde l'attend, les joueurs comme les supporters. On va faire de notre mieux, c'est tout ce qu'on peut faire. On ne peut pas trop ouvrir le jeu non plus contre une équipe qui compte tant de stars. On ne peut pas balancer devant, nous éventrer au milieu sur un contre et nous faire sanctionner. Il faut contrôler et prendre notre chance comme elle vient. Tout le monde pense que c'est déjà fini et on sait de notre côté qu'il faudra un miracle, mais les miracles arrivent. Si on joue très bien, tout est possible. On a apprécié chaque minute de notre fantastique parcours. Dès le départ, on aurait signé pour un quart. J'ai vu Fulham à la maison face à la Juventus l'an dernier (en huitième de l'UEFA Europa League). Ils étaient menés 3-1 après le match aller et l'ont emporté, donc rien n'est impossible.» Mourinho : «On veut gagner» «Je ne pense pas que cinq buts seront suffisants à Tottenham pour nous battre, car nous venons pour marquer. Nous sommes invaincus en Coupe d'Europe cette saison et nous en sommes fiers. Ce serait bien de préserver cette invincibilité et de garder une dynamique positive pour engranger de la confiance», a insisté le «Special One». La perspective de quatre affrontements face au rival Barcelone, en moins de trois semaines, ne serait donc pas encore à l'ordre du jour. «Je ne suis pas concerné par les matches contre Barcelone pour le moment. Je pense seulement à (Tottenham). Nous avons un travail à finir et nous allons jouer sérieusement. Je composerai la meilleure équipe possible.» La 500e de «Mou» sur un banc Le milieu du Real, qui a évolué cinq ans à Liverpool, a prévenu son équipe, de manière conventionnelle, de la ferveur qui règne à White Hart Lane. «Le terrain est étroit, la foule très proche et très présente, a-t-il insisté. Tottenham va vouloir montrer une bonne image et créer la surprise.» Ce serait effectivement une surprise que le club londonien se qualifie, mais surtout historique : aucun club n'a franchi un tour en ayant été battu 4-0 au match aller. Mourinho n'a certainement pas envie de rentrer ainsi au livre des records, surtout le jour de son 500e match sur un banc pro. Fergui asticote Mourinho Ravi de la qualification en demi-finale de C1 aux dépens de Chelsea, mardi soir à Old Trafford, Alex Ferguson était d'humeur taquine en zone mixte. Il a répondu à une question sur les ambitions de Jose Mourinho, l'entraîneur du Real passé par Chelsea (2004-2007) qui rêve tout haut de lui succéder un jour chez les Red Devils. «Avec José, nous sommes très amis, mais je suis en bonne santé, et je n'ai pas l'intention de lui laisser la place tout de suite. Il lui faudra être très patient», a plaisanté Ferguson, 69 ans, au club depuis... 1986. Assou-Ekotto : «Impossible» Il n'a même pas pris la peine de nous faire croire en un hypothétique exploit. Après le 4-0 subi à l'aller, Benoît Assou-Ekotto ne se fait plus d'illusion sur l'issue du quart de finale de Ligue des champions contre le Real Madrid. «Il faudrait leur marquer cinq buts. Impossible», juge le défenseur de Tottenham. Depuis le début de la saison, une seule formation a accompli une telle prouesse. Elle s'appelle le FC Barcelone, «et il n'y a qu'un Barcelone», souligne encore l'ancien Lensois. «Si on peut marquer plein de buts, tant mieux, mais si on gagne 1-0, ça nous ira aussi très bien. Aujourd'hui, on n'a plus rien à perdre, et c'est ce qui me rend optimiste. On veut sortir la tête haute pour nous et nos supporters.» Schalke 04 - Internazionale Le tenant croit au miracle Battu 5-2 sur sa pelouse à l'aller, l'Inter de Milan, tenant du titre européen, s'attaquera à l'improbable défi de renverser la situation sur le terrain de Schalke 04, ce soir en match retour des quarts de finale de la Ligue des champions. L'Inter devra marquer au moins quatre buts à Gelsenkirchen s'il veut continuer de défendre sa couronne en demi-finale, mais croit en ses chances. Au tour précédent, le club lombard a bien réussi un spectaculaire retournement aux dépens du Bayern de Munich. Battu 1-0 à Milan, le champion d'Europe était allé gagner 3-2 à Munich. A l'aller, la défense milanaise avait été dépassée par la vivacité et la technique des attaquants de Schalke 04, mais, dans ce secteur, Leonardo pourra compter sur l'expérimenté Lucio de retour de suspension. En revanche, Christian Chivu, un autre pilier de la défense, sera suspendu après avoir été expulsé lors de la première manche. De son côté, la formation allemande jouera sans son attaquant Jefferson Farfan, un des ses meilleurs éléments qui sera, lui aussi, suspendu. Mais elle pourra continuer de s'appuyer sur l'expérience de l'Espagnol Raul, le buteur aux 70 buts en Ligue des champions. Rangnick : «Reprendre à zéro» Ralf Rangnick a prévenu que le FC Schalke 04 abordera ce quart de finale retour à domicile face au FC Internazionale Milano comme s'il y avait eu 0-0 à l'aller. Son équipe mène pourtant 5-2. «Nous jouerons pour la gagne, d'une manière générale, et c'est comme ça que nous aborderons notre match. Nous attaquerons ce match en nous basant sur le score réel, 0-0. Nous savons que la moitié seulement du chemin est faite. C'est la mi-temps, on est peut-être à 5-2, mais le match ne se termine pas à la mi-temps. J'avais dit avant ce match que l'Inter était clairement favori et qu'on se sentait bien dans la peau des outsiders. On doit maintenant remettre autant d'intensité qu'à Milan. On sait déjà qu'ils ont laissé plusieurs joueurs au repos et qu'ils ont aligné la même formation que contre nous, en 4-3-2-1. Je ne pense pas qu'il y aura de grosses surprises. La seule grande question, c'est qui des quatre milieux occuperont les trois postes. Leonardo : «Je ne vais pas parler de miracle» «Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il nous faut un miracle, mais on sait que ce sera difficile. Pourquoi ce que Schalke a réalisé à San Siro, nous ne pourrions pas le faire ici ? Ce qui est sûr, c'est qu'il faudra jouer différemment. Il est toujours possible de remonter un déficit de quatre buts. Dans tous les cas, nous voulons faire le spectacle. Les joueurs savent ce qu'on attend d'eux. Ils ont tous l'expérience de ce gnere de matches : la vie a ses hauts et ses bas et au football tout est possible. Le match aller était et restera une exception. Psychologiquement, c'est dur d'oublier l'aller. Mais nous n'avons rien à perdre.» Des soucis pour les Allemands Même avec un avance confortable, les Allemands du Schalke devront être méfiants face à des Interistes blessés. En effet, l'entraîneur Rangnick aura quelques soucis au sein de son effectif puisque Farfán ne jouera pas le match, étant suspendu, Angelos Charisteas souffre d'une élongation de la cuisse et Christoph Metzelder (nez cassé) sont incertains. Klass-Jan Huntelaar n'a pas joué depuis le 2 mars traîne une blessure au genou et Christoph Moritz (genou) et Christian Pander (orteil) depuis le 29 janvier. Retour de Lucio, absence de Chivu Pour sa part, l'entraîneur de l'Inter, Leonardo, va retrouver son défenseur Lúcio de retour de suspension. L'international brésilien prendra très certainement le poste de Cristian Chivu, après son expulsion au match aller. Un autre arrière central, Walter Samuel, est blessé pour une longue période, en raison d'une blessure au genou, pourrait être de la partie également.