Embellissement n A l'occasion du printemps, le boulevard Laïchi-Abdallah redécouvre sa passion florale. Depuis quelques années, à la même période, des pépiniéristes et des marchands de fleurs ou tout ce qui a trait à cette thématique, exposent et vendent aux nombreux visiteurs qui empruntent obligatoirement cette artère. Un changement a toutefois eu lieu cette année : vente systématique et obligatoire des stands par les services de l'APC de Blida. Dix mille dinars le stand modulaire ne dépassant guère les 9 m2. La surveillance des stands a été allouée à des vigiles externes et c'est aux fleuristes de payer chacun 3 500 DA pour se «sentir en sécurité» au centre ville de Blida, au bas du mur d'enceinte d'une caserne de police. Un pépiniériste se demande si le «Printemps de Blida» est concrétisé par la commune ou par les exposants. «Si c'est à nous d'embellir la ville, nous ne devons pas payer et c'est à l'APC, bien au contraire, de nous aider pour avoir offert une vue agréable.» Un autre renchérit : «Nous offrons un spectacle et donc nous devons être payés et non nous obliger à sortir de nos poches de quoi payer les gardiens et ces stands auxquels manque la bâche de clôture.» Cactus nains, giroflées, roses de plusieurs couleurs, plantes d'intérieur, pots en plastique ou en terre, engrais, gazon naturel : un espace de près de deux cents mètres qui change complètement le décor, et l'exposition vente qui durera jusqu'au mois de juillet, permettront de renouer avec la nature, la propreté et l'amour du «beau». Un sexagénaire, retraité du corps médical, se demande pourquoi l'Ecole algérienne ne profite pas de l'occasion pour enseigner aux enfants, sur place, tout ce qui touche aux plantes et à l'entretien des fleurs ; nous n'avons pas de concours de balcons fleuris, d'artères aménagées avec des fleurs, de boutiques proposant une multitude de petites fleurs et pourtant, nous sommes dans la ville des roses», a conclu cet ancien infirmier originaire de cette ville depuis plusieurs générations, comme il a bien voulu le préciser. Un pépiniériste exerçant à la sortie ouest de la ville, aux abords de la commune de Chiffa, déplore l'absence d'aide à tous les pépiniéristes, qui éprouvent beaucoup de difficultés dans l'aménagement d'espaces aux fins de multiplier la culture de plants. «Nous ne demandons pas grand-chose pourtant, juste des terrains du côté des berges et à nous de nous procurer le matériel nécessaire au développement de l'horticulture. Nous passons de longues journées à l'entretien et au développement de ces plants qui apportent le sourire, le bien-être et la détente aux citoyens et nous croyons sincèrement devoir être aidés par les pouvoirs publics.» Montrant ses mains enflées et voyant sa dextérité dans l'aménagement des pots sur place, il s'avère utile d'entendre son appel.