Mission n L'association Ihsen a pour objectif de veiller à ce que la loi du 29 décembre 2010, relative à la protection des personnes âgées, soit appliquée. C'est ce qui ressort de la conférence-débat organisée, hier, par une pléiade de spécialistes, juristes, sociologues, ainsi que des représentants des ministères des Affaires religieuses et du Travail et de la Sécurité sociale, au centre de presse El Moudjahid. «La loi est applicable depuis le mois de janvier, mais dans la pratique, les textes n'existent pas», a plaidé Ali Haroun, président d'honneur de l'association. Il précisera, en effet, que «depuis 10 ans, l'association est en train de se battre pour apporter sa touche à cette frange vulnérable de la population. La loi ne suffit pas, il faut des textes d'application.» Selon lui, il existe près de 2,7 millions de personnes âgées en Algérie. La présidente de l'association Ihsen, Souad Chikhi, s'est félicitée de l'adoption de cette loi, mais attend aussi la promulgation des textes d'application. L'association plaide également pour la création de centres appropriés, en évitant l'amalgame entre cette catégorie de population et les personnes handicapées. Conformément à la loi en question, M. Haroun estime qu'il faut privilégier le maintien des personnes âgées dans leur milieu familial ou dans des familles d'accueil, en veillant sur la préservation de leur dignité conformément aux valeurs morales de notre société, de même que sur leur état de santé physique et psychique, qui est un volet important à ne pas négliger, a-t-il insisté. A partir de quel âge parle-t-on du 3e âge ? L'OMS retient le critère d'âge de 65 ans. Qu'en est-il des personnes âgées de 50 ans et un peu plus ?, s'est interrogé le professeur Abid Larbi, du service oncologie de l'hôpital Mustapha-Pacha. Il faut dépasser la soixantaine pour être pris en charge dans le cadre de cette loi. Néanmoins, «Le vieillissement est un processus qui commence à l'âge de 30 ans», a-t-il précisé, rappelant que le vieillissement «n'est pas une pathologie». Abordant l'aspect législatif, la vice-présidente de la commission sociale et médicale de l'APN a fait remarquer que les députés n'ont pas été contre l'introduction des services de gériatrie, mais disent qu'il y a un manque de personnel formé en la matière dans le milieu hospitalier. Evoquant l'aspect social, la sociologue, Nacera Merah dira que la gériatrie est laissée aux soins des spécialistes de la médecine. Elle a préféré s'étaler sur le regard de la société sur la prise en charge des personnes âgées. Pour elle la promulgation de la loi, en décembre, est certes une victoire. Cependant, elle ne déroge pas aux règles des tabous bien établis, du fait qu'elle ne traite pas du problème des personnes âgées en tant que catégorie sociale spécifique. D'autant plus qu'elle se limite aux «personnes démunies sans attaches familiales». Pourquoi ne pas traiter le problème des personnes âgées en général ?, s'est elle interrogée.