Coopération n L'association nationale d'alphabétisation Iqraa et les Scouts musulmans algériens (SMA) ont signé, mardi, une convention de coopération et de coordination visant à sensibiliser les gens sur la nécessité de l'alphabétisation. La convention a été signée par la présidente de l'association Iqraa, Mme Aïcha Barki, et le commandant général des SMA, Noureddine Benbraham, au centre de presse El Moudjahid. Les deux parties ont annoncé à cette occasion le lancement officiel d'une campagne de sensibilisation à l'alphabétisation devant toucher l'ensemble des wilayas du pays. Il s'agit notamment de faire connaître aux catégories ciblées les moyens mobilisés par l'Etat pour éradiquer l'analphabétisme. Les technologies modernes seront mises à profit lors de cette campagne. En outre, des caravanes devraient parcourir les différentes wilayas du territoire durant les vacances d'été pour transmettre des messages de sensibilisation en direction d'analphabètes ayant vécu des circonstances difficiles qui les ont privés de leur droit à la scolarisation. Selon les chiffres à la disposition de la présidente de l'association Iqraa, l'Algérie compterait environ six millions d'analphabètes ce qui représente, selon elle, 22% de la population algérienne. «Ce chiffre très important nous incite à multiplier nos efforts pour lutter contre ce phénomène et réduire le nombre des personnes analphabètes», a-t-elle indiqué à InfoSoir en marge de la signature de cette convention. Selon elle, chaque année des cours d'alphabétisation sont assurés à environ 110 000 personnes au niveau national. «Nous comptons réduire le taux d'analphabètes dans notre pays à 11% à l'horizon de 2015, si nous atteignons ce chiffre, nous aurons réalisé un bon résultat.» A une question sur l'intérêt que portent les gens aux écoles d'alphabétisation, Aïcha Barki s'est dit attristée par le peu d'engouement à ces cours pourtant offerts à toutes les tranches d'âge et aux deux sexes gratuitement. «Nous avons mobilisé des moyens humains, matériels et financiers importants, mais le nombre de personnes qui viennent suivre ces cours, n'est pas à la hauteur de nos attentes. Je ne comprends pas si cela est dû à un problème de communication ou à notre méthode de travail», a-t-elle dit. M. Benbraham a, pour sa part, expliqué le peu d'intérêt accordé aux classes d'alphabétisation à l'absence de communication soulignant la nécessité d'une politique de communication reposant sur des moyens modernes. A ce propos, il a mis en exergue la nécessité de multiplier, aux quatre coins du pays, les campagnes de sensibilisation des gens sur l'importance de l'alphabétisation et de ses retombées sur la vie quotidienne des gens. «Pour réussir notre mission, les pouvoirs publics doivent nous aider à sensibiliser et à lutter contre l'analphabétisation et ce, en imposant par exemple des attestations d'alphabétisation aux candidats qui veulent passer le permis de conduire», a conclu Mme Barki.