Dominé sur sa pelouse à l'aller (0-2), le Real se déplace ce soir à Barcelone pour tenter de renverser une situation plus que délicate. Les Madrilènes restent convaincus qu'ils peuvent se qualifier pour leur première finale de Ligue des champions depuis 2002. A mesure que se profilait le match retour de Ligue des champions entre le FC Barcelone et le Real Madrid, les scandales n'ont cessé de polluer l'ambiance autour de ce nouveau clasico. Entre plaintes à l'UEFA, polémiques et autres tensions sur fond de racisme (Busquets a traité Marcelo de «singe», Ndlr), l'enjeu de la rencontre est totalement passé inaperçu. Et pourtant. C'est bien pour une place en finale de la plus prestigieuse des Coupes d'Europe que les deux géants espagnols vont s'affronter pour la cinquième et dernière fois cette saison. Battus 2-0 à l'aller, les Madrilènes doivent s'imposer par trois buts d'écart pour disputer la douzième finale de C1 de leur histoire. Une mission quasi-impossible dans l'antre d'une formation barcelonaise qui n'a plus perdu à domicile depuis la visite de l'Hercules Alicante (0-2), le 11 septembre 2010. Si les vainqueurs de la Coupe d'Espagne 2011 espèrent résolument se qualifier, ils devront faire preuve d'une force de caractère sans faille. Sur 245 précédents en Coupe d'Europe, seulement 3% des équipes battues 2-0 à domicile lors du match aller sont parvenus à inverser la tendance. Mais pour Jorge Valdano, directeur général de la Maison Blanche, impossible n'est pas madrilène : «Si un club est habitué aux actes héroïques, c'est bien le Real Madrid.» FC Barcelone : Valdès, Alves, Mascherano, Piqué, Puyol, Xavi, Busquets, Iniesta, Pedro, Messi, Villa. Real Madrid : Casillas, Arbeloa, Albiol, Carvalho, Marcelo, Xabi Alonso, Diarra, Di Maria, Özil, Cristiano Ronaldo, Adebayor. Guardiola : «On est meilleurs qu'eux» A quelques heures de la demi-finale retour de la Ligue des Champions, Pep Guardiola, l'entraîneur du Barça, a été prié de s'exprimer concernant le conflit qui oppose, en ce moment, le Barça au Real, tant sur le terrain qu'en dehors. Le technicien catalan ne s'est pas privé de le faire, contribuant ainsi à faire monter la température, déjà bien bouillonnante. «Ils pensent que les décisions prises contre eux ne sont pas justes, et nous on pense le contraire, a-t-il déclaré. Mais, ce que je sais aussi, c'est que sur le terrain c'est que mes joueurs sont bien meilleurs que les leurs. Dans ce club, on s'est toujours efforcé de transmettre certaines valeurs aux gens. José Mourinho était là pendant quatre ans et il le sait parfaitement.» Concernant les sanctions prises par l'Uefa, Guardiola a déclaré : «Le Real a peut-être une histoire de 109 ans, mais il n'a pas encore le pouvoir de décider de qui jouera ou pas à la place de l'Uefa». Karanka : «Le match passe au second plan» José Mourinho, qui avait la possibilité de venir en conférence de presse malgré sa suspension, avait choisi de se taire et d'envoyer à place, son adjoint Karanka. Ce dernier a fait du «Mou» en en rajoutant une couche. «L'UEFA avait la possibilité de sanctionner des fautes (de joueurs du Barça) spécifiées dans son règlement. Mais ne l'a pas fait. Alors que le Real Madrid a été sanctionné pour des fautes non écrites dans son règlement», a lancé le numéro deux merengue, relançant une polémique qui empoisonne l'Espagne depuis une semaine. Karanka faisait allusion à la sanction économique imposée par l'UEFA à Casillas et Ramos, accusés d'avoir provoqué un avertissement face à l'Ajax en phase de groupe de la C1, sur indications du gardien remplaçant Dudek, sanctionné, tout comme José Mourinho (deux matches avec sursis), jugé instigateur des faits. «Les images du match aller parlent d'elles-mêmes», a insisté encore Karanka, reprenant mots pour mots les déclarations de Mourinho, dénonçant, voici quelques jours, le manque de fair-play des joueurs Catalans, accusés de simulation pour influencer l'arbitre et le forcer à sanctionner leurs adversaires. «A cause de tout cela, le match de demain passe au second plan», a-t-il conclu. Benzema : «On peut se qualifier !» Battu à l'aller à domicile par le FC Barcelone (0-2), le Real Madrid va tenter de renverser la vapeur, ce soir, à l'occasion des demi-finales retour de la Ligue des Champions. «Rien n'est défini à l'avance dans le football et on peut encore sortir vainqueurs de ce duel.» A la question, comment comptait-il s'y prendre, le Lyonnais a répondu : «On va attaquer pour marquer des buts. On a besoin des buts, on va donc tout faire pour en marquer le plus possible. Mais il faudra aussi qu'on se défende bien. Ca sera important de ne pas encaisser.» L'attaquant madrilène n'a pas caché son admiration pour son adversaire, Lionel Messi. «Je me suis toujours inspiré de Ronaldo (le Brésilien, Ndlr), mais c'est vrai que Messi est pour moi le meilleur joueur du monde à l'heure actuelle. Je ne vois pas quelqu'un d'autre faire ce qu'il fait. J'aime beaucoup ce joueur-là», a confié l'international français en conférence de presse. Xavi : «Parlons de football» Xavi, qui s'est toujours attelé à ne pas lancer des piques aux adversaires et éviter des sujets pouvant alimenter la controverse, espère donc que demain la part belle sera donnée à la réalité du terrain et que chacun y met du sien pour que le football en sort, pour une fois, grandi. «Je ne suis pas ici pour juger le comportement du Real. J'ai vraiment la sensation qu'on parle très peu du jeu, des tactiques des deux équipes, alors que l'enjeu du match sera un ticket en finale de la Ligue des Champions». Fidèle à ses principes, Xavi a donc cherché à apaiser la tension qui enveloppe ce Clasico. Cela étant, il a quand même tenu à lâcher une remarque, qui pourrait ne pas plaire aux Merengue : «Le jeu qu'ils produisent en ce moment ce n'est pas du football. Les gens veulent voir un football attractif et offensif, et pas une équipe qui reste tout le temps recroquevillé derrière à miser sur des contres». Pour finir, Xavi a aussi donné son avis concernant José Mourinho et la manie qu'il a de faire parler de lui. «On se doit, nous les joueurs, de ne pas entrer dans cette guerre des mots avec Mourinho. Il a toujours été un coach de polémiques. Il a ses armes, et nous, il faut qu'on se concentre seulement sur le football.» Abidal convoqué Un retour éclair ! Indisponible depuis son opération pour une tumeur au foie, mi-mars, Eric Abidal a été convoqué par Guardiola pour faire partie du groupe du Barça face au Real, mardi, en demi-finale retour de C1, au Camp Nou. Le défenseur français âgé de 31 ans s'est entraîné ce lundi avec le reste du groupe catalan. L'ancien Lyonnais a, en effet, participé à de petits jeux avec le ballon sur la pelouse au Camp Nou, entouré de plusieurs coéquipiers. L'opération d'Abidal «a été un coup très dur pour nous tous, mais il se remet et il sera de retour avec nous la saison prochaine», avait déclaré il y a une semaine dans le journal El Pais le défenseur catalan Gerard Piqué. L'UEFA déboute Madrid et Barcelone Le comité de discipline de l'UEFA a rejeté la plainte du Real Madrid contre le FC Barcelone pour la conduite antisportive de six joueurs blaugrana lors de la victoire des Catalans en demi-finale aller de la Ligue des champions (2-0). Le Real accuse les joueurs du Barça d'avoir «simulé à répétition des agressions pour tromper l'arbitre» et la «décision injuste d'expulser Pepe». Selon le club madrilène, il s'agit d'une tactique préconçue par Guardiola. Le club dirigé par Florentino Perez avait demandé la suspension pour deux matches de Alves, Busquets et Pedro puis des sanctions contre Pinto, Valdés, et Keita, qui ont été impliqués dans un accrochage avec Arbeloa à la fin de la première mi-temps. Le Real Madrid devrait toutefois faire appel. La plainte du Barça contre les commentaires d'après match de l'entraîneur du Real, José Mourinho, est également rejetée, car l'UEFA s'en était elle-même saisie auparavant et son cas sera examiné ce vendredi. Pour son exclusion en cours de match, le technicien a écopé automatiquement d'un match de suspension pour la demi-finale retour à Barcelone.