Résumé de la 3e partie n Parker qui a entendu le programme du déroulement du hold-up, rappelle la police qui semble tout ignorer de cette affaire... «Mais enfin ! Depuis onze heures du soir, je vous préviens qu'un hold-up se prépare dans le quartier. Il a commencé il y a dix minutes. Les gangsters sont en train de faire sauter la dalle d'une salle des coffres.» Le policier au bout du fil l'interrompt. «Ah ! c'est vous le radioamateur ? Je suis au courant. Ne vous inquiétez pas : le quartier est surveillé et nous faisons des rondes. — Mais il s'agit bien de faire des rondes ! J'ai dit qu'il fallait prévenir les responsables des télécommunications pour qu'ils envoient un spécialiste qui pourra détecter les émetteurs. Est-ce que c'est fait ? Est-ce que vous les avez prévenus ?... Ecoutez, si cette affaire ne vous intéresse pas, je vais prévenir Scotland Yard ! — Very well, sir. Voulez-vous que je vous donne le numéro de téléphone ?» Lorsqu'il a Scotland Yard au bout du fil, pour expliquer qu'un hold-up de 300 millions de livres se prépare dans le quartier et qu'il appelle en vain la police depuis la veille, l'inspecteur qui lui répond est presque furieux. «Mais il fallait nous appeler tout de suite, voyons ! Les policiers en uniforme ne comprennent rien à ce genre d'affaire. Ça n'est pas du tout leur travail.» Dès que M. Parker explique qu'il a enregistré sur magnétophone les émissions que les gangsters échangent par radio, son correspondant déclare qu'il lui envoie immédiatement deux inspecteurs pour les écouter. «D'accord, mais faites vite ! Il est neuf heures et tout doit être fini à midi.» Là-dessus M. Parker raccroche et se remet à l'écoute sur la fréquence 27,15 mégahertz. Il ne reste plus qu'à attendre les hommes de Scotland Yard qui vont surgir d'une minute à l'autre. Ce sont deux vieux flics rassis que rien n'émeut. Ils écoutent à leur tour religieusement les bandes magnétophones qu'il a enregistrées dans la nuit. Pendant ce temps, M. Parker, au comble de l'excitation, garde ses écouteurs pour suivre les péripéties du hold-up qui est en train de se dérouler. A dix heures il sursaute : «Ecoutez ! Ecoutez !» Il arrête le magnétophone et pousse le son du haut-parleur, où l'on entend la voix dramatique d'un des gangsters, le dénommé Bob : «Arrêtez! dit-il, un type arrive ! Ne bougez plus... Ne faites pas de bruit... Il regarde notre vitrine... Il essaie de voir à travers la vitre... Maintenant il s'en va.» Après un silence, c'est maintenant la voix d'une femme qui fait partie de la bande qui interroge : «Allô, Bob. Qu'est-ce qu'il fait maintenant, ce type ? — Il rentre chez lui. — Qui c'est ? Comment est-il habillé ? — Je le connais : c'est le garçon du restaurant d'à côté. Heureusement qu'on a barbouillé la vitre avec du tripoli, sinon il aurait vu tout notre bazar.» M. Parker, atterré, regarde un des inspecteurs allumer une pipe, et l'autre sortir quelques tablettes de chewing-gum. «Mais enfin, est-ce que vous vous rendez compte ? C'est un hold-up voyons ! Et ça se passe dans le quartier ! L'écoute est tellement nette, je suis sûr qu'ils sont dans un rayon de moins de 800 mètres. A suivre Pierre Bellemare