Tension n Les Etats-Unis refusent de s'excuser pour le raid effectué sur le sol pakistanais, après qu'Islamabad eut reproché à Washington son «unilatéralisme». La Maison-Blanche a affirmé qu'elle refuse de «s'excuser» pour le raid contre Oussama ben Laden au Pakistan, répétant que les Etats-Unis considéraient leur relation avec le Pakistan comme «compliquée», mais «importante», a indiqué, hier, lundi, le porte-parole de la Maison-Blanche. «Nous ne nous excusons pas pour les mesures que le président Obama a prises», en l'occurrence envoyer un commando contre la cache de Ben Laden, a affirmé Jay Carney. Le Premier ministre pakistanais, Yousuf Raza Gilani, s'était, plus tôt, plaint de «l'unilatéralisme» dont Washington avait fait preuve, selon lui, en menant un raid le 1er mai dernier à Abbottabad au nord d'Islamabad. Gilani a, par ailleurs, qualifié «d'absurdes» les accusations selon lesquelles des institutions pakistanaises ont joué double jeu avec Al -Qaîda, «car Al-Qaîda et ses alliés ont conduit des centaines d'attentats suicide» dans ce pays ces dernières années, pour le punir de son engagement dans la lutte antiterroriste aux côtés de Washington. Il promet toutefois d'ouvrir une enquête sur cette affaire. «Nous sommes déterminés à savoir par tous les moyens comment, quand et pourquoi Oussama ben Laden était présent à Abbottabad. Une enquête a été ordonnée», a-t-il affirmé «Oui, il y a eu un échec des services de renseignements, mais pas seulement des nôtres. C'est l'échec de toutes les agences de renseignements du monde», a ajouté Gilani, réitérant un des arguments avancés par Islamabad. Alors que l'opinion publique pakistanaise, très fortement anti-américaine, reproche aux autorités de n'avoir pu empêcher la violation de souveraineté qu'a constituée le raid des commandos américains, Gilani a reproché sur un ton vindicatif aux Occidentaux, notamment aux Américains, d'avoir créé le chef d'Al-Qaîda. «Qui est responsable de la naissance d'Al-Qaîda dans les années 1990 ? Qui est responsable d'avoir bâti le mythe Ben Laden ?», a-t-il martelé dans une référence à peine voilée aux Etats-Unis. Washington a indiqué la semaine dernière que les autorités pakistanaises n'avaient pas été averties du raid par crainte de possibles «fuites». Mais, le conseiller d'Obama pour la sécurité nationale, Tom Donilon, a aussitôt cherché à calmer le jeu, soulignant que Washington n'avait «aucune preuve que le gouvernement d'Islamabad était au courant» du lieu où se cachait Ben Laden. Il a cependant demandé à Islamabad de transmettre aux Etats-Unis les renseignements trouvés par les autorités pakistanaises dans la résidence et de leur donner accès aux trois femmes du chef d'Al-Qaîda désormais en détention, afin de les interroger. Signe de la dégradation des relations entre Islamabad et Washington, le nom d'un homme présenté comme le chef de la CIA au Pakistan a été révélé par plusieurs médias pakistanais ces derniers jours. Interrogé, un responsable américain qui a requis l'anonymat a indiqué que l'agence de renseignements, qui a dirigé l'opération contre Ben Laden, ne prévoyait pas d'exfiltrer le responsable de ces opérations au Pakistan. L'identité des agents de la CIA étant confidentielle, les soupçons sur l'origine de la fuite se portent sur l'ISI, les puissants services secrets pakistanais, estime la presse américaine.