Vigilance n L'étude qualitative ayant pour thème «les migrations subsahariennes et VIH/Sida en Algérie», a touché près de 2 118 migrants sur 32 000 issus des pays subsahariens en Algérie, selon l'association AIDS Algérie. Le président de cette association, Othmane Bourouba, a expliqué que dans le cadre du plan stratégique IST/VIH/Sida 2008-2012, l'association a mis en œuvre un projet durant l'année 2010, intitulé «Renforcement de l'accès à la prévention du VIH auprès des migrants en Algérie», financé par l'Union européenne, l'association AIDS Algérie en partenariat avec Onusida. Ce projet a, selon lui, pour objectif d'améliorer l'accès aux services de prévention et de soins, à la formation et à la sensibilisation auprès de cette population vulnérable. A cet effet, l'association AIDS Algérie a décortiqué, hier, l'étude qualitative dudit projet, à l'Insp d'El-Biar (Alger). Selon M. Bourouba, l'objectif principal de cette étude est de connaître les besoins des migrants, d'évaluer leurs connaissances et de connaître leurs attitudes et pratiques du point de vue de la prévention des IST/VIH/Sida. L'étude en question a été réalisée sur trois sites, à savoir Alger, Oran, Tamanrasset, auprès d'un échantillon de 2 118 migrants. Cette étude permettra, selon M. Bourouba, de mettre en place un plan de prévention plus adapté, portant sur deux axes : la compréhension de l'aspect migratoire et sa relation avec le VIH/SIDA, ainsi que des informations des populations locales. Cela a permis la formation de 15 éducateurs (migrants), 15 leaders communautaires, la sensibilisation de 2 180 migrants et de 40 560 jeunes. De même en terme de matériel de prévention, cela a également permis la distribution de 34 820 supports d'informations. «Selon des chiffres non officiels, il a été recensé que 32 000 migrants proviennent de 44 pays subsahariens», a souligné l'orateur. Ils sont, en revanche, souvent plus vulnérables que les populations locales et demeurent plus exposés aux risques. M. Bourouba a relevé que l'Algérie, jadis pays de transit est, à la faveur des mutations socioéconomiques qui s'y sont opérées, devenu un pays de destination, d'où la nécessité d'une plus grande «vigilance» en matière de propagation du VIH/Sida, a-t-il exhorté. Mettant en avant la difficulté de contrôler le flux migratoire en direction de l'Algérie, compte tenu de ses frontières communes avec de nombreux pays, l'orateur a évoqué, par ailleurs, les réticences dont ont fait preuve les migrants. L'enquête a, en effet, montré la difficulté extrême d'approcher les migrants clandestins, de parler de sexualité ou de VIH. Les résultats de l'étude font ressortir que l'écrasante majorité des migrants sont des jeunes (63%) que la pauvreté et les conflits ont poussé à migrer vers d'autres cieux.