Commando n Les enquêteurs de la CIA qui s'étaient planqués pendant des mois devant le domicile de Ben Laden ont déclaré que cette demeure était dépourvue de tous les moyens de communication pour ne pas éveiller les soupçons. Une autre ineptie répercutée dans la précipitation par le pouvoir américain et relayée par la presse du monde entier : l'absence de la dépouille de Ben Laden. Et pire, l'absence de photos. Le prétexte invoqué par cette maladresse est on ne peut plus simpliste. Ces photos, selon la Maison-Blanche, choqueraient le monde arabe et sa susceptibilité. Autrement dit, elles ajouteraient encore de l'huile sur le feu. Et pourtant, si notre mémoire est bonne, la pendaison de Saddam Hussein a été filmée et transmise en direct et en temps réel à toutes les chaînes de télévision du globe. Les Américains ce jour-là n'ont pas pris de gants pour faire passer le dictateur de vie à trépas au moment où plus d'un milliard de musulmans célébraient la plus grande fête de l'islam, l'Aïd El-Adha. Autre détail dans cette affaire qui sent la manipulation grossière, la publication par les agences de presse des photos du corps de Ben Laden. Quelques heures plus tard, nous aurons droit à un autre son de cloche dans ce charivari. Ces photos, nous explique-t-on, seraient des fausses. Qui ment et qui dit vrai, la Maison-Blanche qui persiste à ne pas rendre publiques ces photos si tant est qu'elle les ait ou les agences qui ont publié les fausses photos après s'être rétractées ? Nous ne le saurons sans doute jamais. Et ce n'est pas fini. Le commando qui a investi la maison de Ben Laden prétend avoir trouvé en sa possession la somme de 500 euros. Peut-on croire un seul instant qu'un milliardaire, traqué, menacé, qui se réfugie loin des siens. Et qui a donc besoin de toutes ses ressources pour survivre, n'avait par devant lui que cette stupide somme ? Les enquêteurs de la CIA qui s'étaient planqués pendant des mois devant le domicile de Ben Laden ont déclaré que cette demeure était dépourvue de tous moyens de communications pour ne pas éveiller les soupçons. Pas de micro-ordinateurs, pas de téléphone, pas de télévision, rien qui puisse attirer l'attention. Quelques jours plus tard, le commando triomphant nous annonçait à son tour avoir mis la main sur des micros et un disque dur qui pourraient être une mine d'informations. Le même commando qui n'est pas à une contradiction près nous donnera d'ailleurs trois versions différentes de la mort de Ben Laden. La première, il se serait caché derrière sa femme pour ne pas tomber sous les balles. La seconde, il n'était pas armé. La troisième, il avait une kalachnikov. Un petit voisin de Ben Laden, un enfant de 10 ans interrogé par des journalistes démentira la thèse d'une maison vide et discrète. «Je suis entré plusieurs fois dans cette maison pour jouer avec un petit camarade. J'y allais souvent et j'étais le bienvenu. Son père m'a même offert deux lapins blancs.»