On a attribué, au cours des siècles, des pouvoirs de guérison à certains personnages. Qu'il s'agisse de personnages religieux, comme les saints ou les shamans, de sorciers ou de profanes, le phénomène est de toutes les époques et dans tous les pays. La médecine a d'abord été liée à la magie, parce que les hommes, ne comprenant pas l'origine des maladies, avaient tendance à les attribuer à des forces surnaturelles, génies ou divinités. Le médecin a souvent été un sorcier, c'est-à-dire une personne qui sait entrer en communication avec les forces obscures et leur livrer combat. L'exemple le plus connu est celui du shaman. Le shamanisme est surtout connu comme une pratique sibérienne, mais on le retrouve aussi ailleurs : en Afrique, en Asie et en Amérique. Il se base sur la croyance que l'âme peut quitter le corps au cours de la séance de transe. L'âme, croit-on, prend l'apparence d'un animal, en général un oiseau, notamment le cygne, réputé être un «porteur d'âme», et franchit des espaces jusque-là interdits aux humains. Au cours de cette séparation de l'âme du corps, le shaman s'effondre : c'est signe que son âme est dans l'autre monde, avec les esprits. Dans la cosmogonie des peuples primitifs, le monde est divisé en trois parties : il y a la Terre ou monde des vivants, le Ciel ou monde des esprits et les Enfers, c'est-à-dire le monde souterrain qui est le monde des morts, c'est-à-dire des ancêtres. L'âme du shaman effectue une série de vols, du haut vers le bas, pour communiquer avec les esprits mais aussi du haut vers le bas pour visiter les ancêtres, voler l'âme d'un malade, percer des secrets, chasser les mauvais esprits, deviner le futur, etc.