Depuis toujours, l'homme a été préoccupé par sa santé : qu'il s'agisse de la préserver des dangers qui la guettent ou des maladies qui peuvent l'affecter. C'est pourquoi la médecine a toujours occupé une place importante dans le savoir humain, l'art de soigner étant aussi ancien que l'humanité. La médecine a d'abord été liée à la magie, parce que les hommes, ne comprenant pas l'origine des maladies, avaient tendance à les attribuer à des forces surnaturelles, génies ou divinités. Le médecin a souvent été un sorcier, c'est-à-dire une personne qui sait entrer en communication avec les forces obscures et leur livrer bataille. Il a fallu une longue période avant que l'homme ne fasse un effort de rationalisation et qu'il voie dans la maladie un phénomène physique. Les Assyro-babyloniens, puis les Egyptiens ont été parmi les premiers à s'inspirer, dans leurs écrits, des données de l'expérience et à fournir les premières descriptions des maladies. Il faudra encore plusieurs siècles avant que la médecine ne se débarrasse de ses aspects mythico-religieux. Le savoir médical s'est, peu à peu, débarrassé de ses aspects spéculatifs pour s'intéresser avant tout aux phénomènes physiques et à chercher, dans la nature, les moyens de soigner les maladies. Les Indiens, les Chinois, les Grecs, les Arabes, les Européens feront progresser les connaissances médicales pour aboutir, il y a environ deux siècles, à ce que l'on appelle la «médecine moderne» ou «scientifique».