Résumé de la 13e partie n Hastings a surpris des éclats de voix entre Mary Cavendish et Mrs Inglethorp... Dorcas y assistait donc ? — Mais non, voyons ! Elle se trouvait «par hasard» près de la porte. Oh ! une scène formidable ! Je voudrais bien savoir de quoi il s'agissait. Je songeai au visage piquant de Mrs Raikes et aux avertissements d'Evelyn Howard, mais je décidai sagement de ne pas en souffler mot ; tandis que Cynthia envisageait toutes les hypothèses possibles et formait le vœu que «tante Emily pût renvoyer Inglethorp et ne plus jamais lui parler». Je désirais vivement mettre la main sur John, mais il demeura invisible. Evidemment, quelque incident sérieux s'était produit au cours de l'après-midi. J'essayai d'oublier les phrases que j'avais surprises, mais j'eus beau faire, je ne pus les chasser complètement de mon esprit. Quel Intérêt Mary Cavendish pouvait-elle bien avoir dans l'affaire ? Lorsque je descendis pour le dîner, Inglethorp était dans le salon, le visage aussi impassible que d'habitude, et je fus de nouveau frappé par l'étrangeté de cet homme.. Mrs lnglethorp parut enfin. Elle semblait encore très agitée, et le dîner fut alourdi d'un silence contraint. inglethorp était très tranquille : il entourait sa femme de petites attentions, lui glissant un coussin derrière le dos, et jouant à merveille le rôle de mari dévoué. Le souper terminé. Mrs Inglethorp se retira aussitôt dans son boudoir. — Veuillez m'envoyer mon café, Mary, dit-elle. Je n'ai que cinq minutes pour ne pas manquer le courrier. Cynthia me suivit et nous allâmes nous asseoir près de la fenêtre ouverte du salon. Mary Cavendish nous apporta notre café. Elle paraissait très énervée. — Voulez-vous qu'on allume, jeunes gens, demanda-t-elle. Ou préférez-vous le crépuscule ? Cynthia, voulez-vous avoir la gentillesse de porter à Mrs Inglethorp son café. Je vais le verser. — Ne vous donnez pas cette peine, Mary, dit Inglethorp. Je le porterai moi-même à Emily. Tout en parlant, il versa le café et sortit de la pièce en portant la tasse avec soin. Laurence le suivit et Mrs Cavendish s'assit auprès de nous. Nous demeurâmes tous trois silencieux pendant un instant. Il faisait une nuit superbe, très chaud, et paisible. Mrs Cavendish s'éventait doucement avec une feuille de palmier. — Il fait presque trop chaud, murmura-t-elle. Nous aurons sûrement un orage. Hélas ! pourquoi ne pouvoir prolonger indéfiniment des moments pareils ! Je fus brusquement chassé de mon rêve par le son d'une voix bien connue et sincèrement détestée provenant du hall. — C'est le docteur Bauerstein ! s'écria Cynthia. Quelle drôle d'heure pour faire une visite ! Je lançai un regard jaloux vers Mary Cavendish, mais elle ne paraissait nullement troublée et aucune couleur ne vint animer la couleur délicate de ses joues. Quelques instants plus tard, Alfred Inglethorp introduisait le docteur qui s'excusa en riant et en protestant qu'il n'était vraiment pas présentable. Et, de fait, il avait fort piteuse mine, étant littéralement couvert de boue de la tête aux pieds. (A suivre...)