Résumé de la 15e partie n Laurence Cavendish est inquiet. Sa mère est en crise, mais la porte de sa chambre est verrouillée de l'intérieur... Essayez donc d'entrer par la chambre de Mr Inglethorp ! cria Dorcas. Oh ! la pauvre Madame ! Je me rendis compte soudain qu'Alfred Inglethorp, n'était pas avec nous, et que lui seul n'avait pas donné signe de vie. John ouvrit la porte de sa chambre : elle était plongée dans l'obscurité. Mais Laurence suivait avec la bougie, et, grâce à cette lueur vacillante, nous vîmes que le lit n'avait pas été occupé. Nous nous dirigeâmes directement vers la porte de communication. Elle aussi était également fermée ou verrouillée de l'intérieur. Que fallait-il faire ? — Oh ! mon Dieu, monsieur ! gémit Dorcas se tordant les mains. Qu'allons-nous faire ? — Il nous faut enfoncer la porte ; mais ce ne sera guère facile. Dites à une des domestiques d'envoyer Billy chercher immédiatement le docteur Wilkins. En attendant, nous essaierons d'enfoncer la porte. Mais voyons, n'y a-t-il pas une porte de communication entre la chambre de ma mère et celle de Miss Cynthia ? — Oui, monsieur. Mais elle est fermée à clef. — Eh bien, on peut toujours s'en assurer. John courut rapidement jusqu'à la chambre de Cynthia. Mary Cavendish s'y trouvait, essayant de réveiller la jeune fille qui devait avoir un sommeil exceptionnellement lourd. Il revint presque aussitôt vers nous. — Cette porte aussi est fermée au verrou. Il faut l'enfoncer, puisqu'elle paraît un peu moins résistante que celle qui donne accès au corridor. Tous ensemble, nous pesâmes sur les panneaux : ils étaient solides et résistèrent longtemps à nos efforts, mais la porte finit par céder avec un fracas formidable. Nous nous précipitâmes dans la pièce. Laurence tenait toujours la bougie. Mrs Inglethorp était étendue sur le lit, tout son corps agité par de violentes convulsions, au cours desquelles elle avait sans doute renversé sa table de chevet. Mais, au moment où nous entrâmes, ses membres se détendirent et elle retomba sur les oreillers. John traversa vivement la chambre et alluma le gaz. Se tournant vers Annie, une des femmes de chambre, il l'envoya en bas chercher du cognac. Puis il alla vers sa mère, tandis que j'ouvris la porte donnant sur le corridor. Je me tournai alors vers Laurence pour lui dire que j'allais me retirer, s'il n'avait plus besoin de mes services, mais les mots moururent sur mes lèvres. Je n'ai jamais vu sur un visage d'homme expression plus sinistre que celle que je surpris alors sur le sien. Il était d'une blancheur de craie. Dans sa main tremblante, la bougie dégouttait sur le tapis, et ses yeux horrifiés fixaient par-dessus ma tête un point sur le mur opposé. Je suivis instinctivement la direction de ses regards, mais je ne vis rien d'anormal. Car les cendres qui rougeoyaient encore faiblement dans l'âtre et la garniture de cheminée étaient assurément inoffensives. (A suivre...)