Les frères Abdelkader et Hocine Mohamed, 35 et 40 ans, sont poursuivis en France pour des présumées tortures commises dans les années 1990 dans la région de Relizane. Ils ont été mis en examen, mardi, à Nîmes (sud de la France) par le juge d'instruction Gilles Jorda. Ils ont été laissés libres par le juge des libertés et de la détention (JLD) contre l'avis du parquet, qui avait requis leur mise sous mandat de dépôt. L'information judiciaire dans le cadre de laquelle les frères Mohamed ont été mis en examen avait été ouverte à l'issue du dépôt en 2003 d'une plainte simple de la Fidh et de la Ligue des droits de l'Homme (LDH) pour «tortures et actes de barbarie», mais aussi «crimes contre l'humanité». Les frères Mohamed, installés à Nîmes depuis 1998, ont catégoriquement nié devant le juge les faits qui leur sont reprochés, mais ont, en revanche, reconnu avoir été membres du corps des patriotes de la région. A rappeler qu?en vertu de la Convention internationale contre la torture adoptée en 1984 et intégrée dans le Code pénal en 1994, les autorités françaises ont pour obligation de poursuivre, d?arrêter ou de juger toute personne se trouvant sur le territoire susceptible d'avoir commis des actes de tortures, quels que soient l'endroit où ils ont été commis et la nationalité des victimes. Ainsi, après l?épisode des généraux jugés en France, voilà que c?est autour des patriotes de passer devant les juges de l?Hexagone. Quelle que soit la teneur des textes juridiques internationaux, l?Algérie, en tant que pays indépendant et souverain, est censée être en mesure de régler elle-même ses problèmes. C?est du moins ce qui aurait dû être le cas de ces deux patriotes, car il ne faut pas omettre le fait que la Fédération internationale des droits de l?homme s?est tout simplement fait l?écho de la Ligue algérienne qui exhibe des plaintes de citoyens algériens. En somme, une affaire algéro-algérienne qui se retrouve devant une juridiction française avec le risque d?être le début d?autres du même type.