Le Mouvement féminin algérien de solidarité avec la femme rurale a lancé, hier à Alger, un appel à la justice française à mettre fin à l'attente « indéterminée » du procès de deux Algériens, anciens membres des Groupes de légitime défense (GLD) dans les années 1990, mis sous contrôle judiciaire depuis six ans à Nîmes (France). « Nous demandons à la ministre française de la Justice, Michelle Alliot- Marie, de mettre fin à cette attente et de juger Hocine Mohamed et Abdelkader Mohamed », a souligné la présidente du mouvement, Mme Saïda Benhabylès, lors d'une conférence-débat organisée à l'occasion de la commémoration de la Journée internationale de la famille, au forum d'El Moudjahid. Mme Benhabylès a précisé qu'une plainte déposée par Patrick Baudouin, président de la Fédération internationale des droits de l'homme (FID), est à l'origine des accusations portées contre les frères Mohamed. « J'ai eu connaissance d'une synthèse de l'enquête instruite contre les deux prévenus qui sont sous contrôle judiciaire. A la lecture, on sent un parti pris les condamnant par avance car les témoins à charge ont été entendus mais pas ceux à décharge, qui n'ont été ni convoqués ni entendus », a affirmé Mme Benhabylès. « Le dossier de la justice française est vide. La lenteur de la procédure, qui perdure depuis six ans, en est la preuve concrète », a-t-elle asséné. « L'affaire des frères Mohamed a commencé par des plaintes déposées par des familles de disparus embrigadées par la FID. Il est clair qu'il y a derrière tout cela des desseins politiques », a-t-elle affirmé. Intervenant lors de cette conférence-débat, la mère des deux frères, Hadja Mohamed, a témoigné que ses deux fils se trouvaient à Nîmes (France) dans les années 1990, mais qu'après l'assassinat de leur frère par les terroristes à Relizane, puis de leur père qui était président de la Délégation exécutive communale (DEC) de Jdiouia, ils ont décidé de revenir en Algérie et d'intégrer les GLD. « Mes deux fils Hocine et Abdelkader ont laissé leurs familles à Nîmes pour accomplir leur devoir et protéger la population à Relizane contre les crimes terroristes ; mais à leur retour en France en 2004, ils ont été arrêtés comme de vulgaires criminels », a-t-elle dénoncé.