Bilan n 23 manifestants ont été tués et 350 autres blessés par l'armée israélienne près de Majdal Chams en tentant de franchir la ligne de cessez-le-feu sur le plateau du Golan. Des centaines de protestataires, agitant des drapeaux palestiniens et syriens, ont tenté de franchir une première barrière de barbelés avant un champ de mines, tout près de la ville de Majdal Chams, dans la partie occupée du Golan, lors de l'anniversaire, hier, dimanche, de la «Naksa», la défaite arabe de juin 1967. Contrairement aux commémorations de la «Nakba» (catastrophe) palestinienne du 15 mai, dernier, aucun manifestant n'a réussi à franchir la ligne de cessez-le-feu et le porte-parole de l'armée israélienne a annoncé que la situation était «sous contrôle». Un médecin de Kuneitra, dans la partie non occupée, Ali Kanaane, a précisé que les tués avaient été «touchés par balles à la tête et à la poitrine». Des témoins à Majdal Chams ont vu une vingtaine de manifestants blessés, certains ensanglantés, évacués du côté syrien, l'armée israélienne dénombrant 12 morts. Des tireurs d'élite israéliens positionnés en retrait, ont ouvert le feu, selon un correspondant de Reuters, tandis que la télévision israélienne Channel 10 transmettait les incidents en direct. «C'était comme un tir aux pigeons» a raconté un témoin à cette chaîne de TV. Dans la soirée, plusieurs centaines de jeunes de Majdal Chams, le chef-lieu des localités druzes du Golan, ont attaqué à coups de pierres les forces israéliennes déployées pour contenir les manifestants massés du côté syrien du plateau. Ces heurts ont éclaté quand des nuages de gaz lacrymogènes tirés en direction de la Syrie se sont répandus dans le bourg de Majdal Chams. Du côté syrien de la clôture frontalière, des protestataires sont restés sur place, à l'abri d'un fossé, et ont allumé des feux de camp. Par ailleurs, des jeunes Palestiniens et Syriens ont organisé un sit-in dans la ville de Kuneitra, vers où affluaient des milliers de personnes, selon la TV syrienne. Les manifestations ne se sont pas limitées au Golan syrien, rassemblant des centaines de personnes dans les territoires palestiniens, tandis que les réfugiés palestiniens au Liban observaient une journée de deuil, l'armée libanaise ayant interdit les marches près de la frontière avec Israël. Le 15 mai, dernier, lors de l'anniversaire de la «Nakba», l'exode de centaines de milliers de Palestiniens avec la création de l'Etat d'Israël en 1948, des centaines de manifestants étaient parvenus à traverser la clôture pour atteindre Majdal Chams. Quatre manifestants avaient été tués par l'armée israélienne. Six autres avaient été tués à la frontière libanaise. Israël a annexé en juin 1967 le Sinaï égyptien, restitué en 1982, le Golan, la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est et la bande de Gaza. Il a annexé le Golan et Jérusalem-Est, des proclamations non reconnues par la communauté internationale, qui considère ces territoires comme occupés, de même que la Cisjordanie, tandis que la bande de Gaza, évacuée en 2005, reste soumise à un blocus israélien et au contrôle de ses frontières par Israël.